Accident mortel pour un travailleur forestier : la CSST rend publiques les conclusions de son enquête
Valleyfield, le 17 novembre 2015
Le 18 mars 2015, Éric Séguin, abatteur d’arbres pour l’entreprise 9118-5694 Québec inc. (Entreprise ARM), perd la vie au travail. Il se sectionne l’artère fémorale droite avec sa scie à chaîne alors qu’il procède à des travaux d’abattage manuel.
La CSST rend aujourd’hui publiques les conclusions de son enquête et rappelle à tous les employeurs leur obligation de s’assurer que les équipements fournis, les méthodes de travail et l’organisation du travail sont sécuritaires. Rappelons qu’entre 2010 et 2014, au Québec, 16 travailleurs sont décédés dans le secteur d’activité économique de la forêt et des scieries.
L’abatteur perd le contrôle de la scie à chaîne
Le jour de l’accident, l’abatteur effectue des travaux de coupes sélectives des arbres morts ou nuisibles dans une érablière. Peu avant l’accident, il abat un bouleau jaune, qui reste encroué dans un autre arbre lors de sa chute. Comme ses tentatives pour faire tomber l’arbre restent vaines, l’abatteur décide de couper les branches qui sont à sa portée. Lors de la coupe d’une branche, située plus ou moins à la hauteur de ses épaules, il perd le contrôle de la scie, qui l’atteint à l’aine droite, juste au-dessus de la protection de son pantalon de sécurité. Il subit une profonde lacération. L’employeur retrouve l’abatteur étendu sur le dos. Les services d’urgence sont alors appelés sur les lieux et des manœuvres de réanimation sont entreprises, mais en vain. L’abatteur est transporté d’urgence à l’hôpital, où son décès est constaté.
Mieux identifier les dangers
L’enquête a permis à la CSST de retenir deux causes pour expliquer l’accident. D’une part, le travailleur se sectionne l’artère fémorale droite lorsqu’il perd le contrôle de la scie à chaîne qu’il manipule au niveau des épaules ou plus haut. D’autre part, la technique de travail utilisée par le travailleur lors de l’abattage et de l’ébranchage du bouleau jaune est inappropriée et dangereuse.
La CSST exige une procédure de travail sécuritaire
À la suite de cet accident, la CSST a interdit à l’employeur d’effectuer la coupe de bois sur le site. Il a également été demandé à l’employeur d’apporter des changements à son plan d’abattage et à la formation des travailleurs. La décision d’interdiction de coupe demeure tant et aussi longtemps que les conditions de reprise n’auront pas été satisfaites et vérifiées par un inspecteur de la CSST.
La CSST considère que l’employeur, 9118-5694 Québec inc., a agi de façon à compromettre la sécurité des travailleurs. En conséquence, un constat d’infraction lui a été délivré. Pour cette infraction, l’amende peut varier de 16 124 $ à 64 495 $ pour une première offense, et de 32 248 $ à 161 240 $ en cas de récidive.
Mesures de prévention
Pour éviter qu’un tel accident se reproduise, la CSST rappelle que la formation en abattage manuel sécuritaire est obligatoire pour tout travailleur qui effectue des travaux d’aménagement forestier, dont l’abattage manuel d’arbres, à l’aide d’une scie à chaîne. La CSST rappelle également que la réglementation prévoit que l’employeur a la responsabilité d’assurer la supervision et la mise en application des techniques d’abattage reconnues.
Entre 2010 et 2014, au Québec, 16 travailleurs sont décédés dans le secteur d’activité économique de la forêt et des scieries.