Chute mortelle du haut de la mezzanine d’un entrepôt pour un travailleur de la Société du parc Jean-Drapeau : la CNESST dévoile les conclusions de son enquête
La CNESST rend aujourd’hui publiques les conclusions de son enquête sur l’accident du travail ayant coûté la vie à M. Robert Boulet, préposé aux installations et à la propreté pour la Société du parc Jean-Drapeau, dans l’arrondissement de Ville-Marie, à Montréal, le 28 novembre 2017.
Chronologie de l’accident
Le jour de l’accident, M. Boulet et deux collègues s’affairaient à descendre des arbres décoratifs entreposés sur la mezzanine du pavillon des services du parc Jean-Drapeau dans le but de les installer à l’extérieur. Pour ce faire, les portillons du garde-corps de la mezzanine avaient été ouverts afin que M. Boulet et un de ses collègues puissent placer les arbres sur les fourches du chariot élévateur que leur autre collègue avait positionnées à leur niveau. Tandis que l’opérateur du chariot élévateur transportait un premier arbre vers la porte de garage de l’entrepôt, M. Boulet, en attendant son retour, a approché un deuxième arbre vers l’ouverture du garde-corps, en le tirant à reculons. C’est alors qu’il a franchi les portillons et fait une chute de 3,4 m. Les services d’urgence ont été appelés sur les lieux de l’accident. Le décès du travailleur a été constaté au centre hospitalier.
Causes de l’accident
L’enquête a permis à la CNESST de retenir deux causes pour expliquer l’accident :
- la conception de l’ouverture du garde-corps de la mezzanine donnant accès aux fourches du chariot élévateur a permis au travailleur d’accéder au vide. Aucun moyen de protection contre les chutes ni mécanisme pour avertir le travailleur qu’il se trouvait à proximité de l’ouverture n’était présent
- la méthode de travail utilisée par les travailleurs pour descendre les arbres de la mezzanine les exposait à une chute. N’ayant pas reçu de consignes de l’employeur, les travailleurs ont eux-mêmes élaboré la méthode de travail pour descendre les arbres.
À la suite de l’accident, la CNESST a interdit à l’employeur l’ouverture des portillons du garde-corps de la mezzanine. Avant d’être autorisé à les ouvrir, l’employeur devra s’assurer de mettre en place des mesures correctives pour éliminer le danger de chute.
Comment éviter un tel accident
La CNESST rappelle qu’une mezzanine doit être munie d’un garde-corps de manière à protéger les personnes d’une chute. Les ouvertures dans les garde-corps, destinées à permettre le chargement ou le déchargement de matériel, doivent être protégées en tout temps. Pour ce faire, des dispositifs de protection tels qu’un sas ou une barrière-écluse constituent des solutions à privilégier. Le danger de chute pourrait aussi être éliminé par un moyen de protection individuel, comme un harnais de sécurité. Le cas échéant, des ancrages installés selon les règles de l’art doivent être prévus pour permettre d’assujettir le harnais de sécurité.
Par la loi, l’employeur est tenu de prendre les mesures nécessaires pour protéger la santé et assurer la sécurité et l’intégrité physique de ses travailleurs. Il a également l’obligation de s’assurer que l’organisation du travail ainsi que les équipements, les méthodes et les techniques pour l’accomplir sont sécuritaires.
En tout temps, les travailleurs doivent faire équipe avec l’employeur pour repérer les dangers et mettre en place les moyens pour les éliminer ou les contrôler.
Suivis de l’enquête
La CNESST transmettra les conclusions de son rapport à l’Association des professionnels de la construction et de l’habitation du Québec (APCHQ), l’Association de la construction du Québec (ACQ), l’Association patronale des entreprises en construction du Québec (APECQ) et l’Association des entrepreneurs en construction du Québec (AECQ) afin que leurs membres en soient informés.