Chute mortelle du président de Réfrigération Rivièra à l’entreprise Volailles Régal de Laval : la CNESST dévoile les
conclusions de son enquête
Laval, le 17 octobre 2018
La CNESST rend aujourd’hui publiques les conclusions de son enquête sur l’accident du travail survenu chez Volailles Régal inc. et ayant coûté la vie à M. François Girard, président de la compagnie Réfrigération Rivièra inc., le 5 juillet 2018, à Laval.
Chronologie de l’accident
Le jour de l’accident, M. Girard s’affairait à remplacer un compresseur de refroidissement situé au premier étage de l’entreprise. Pour descendre celui-ci au rez-de-chaussée à l’aide du chariot élévateur, M. Girard l’a déposé sur une palette de bois dans l’aire de chargement située à une hauteur de 4,8 mètres du sol. Pour ce faire, les portes de l’aire de chargement devaient préalablement être ouvertes. M. Girard s’est donc placé dos à l’ouverture et a agrippé une planche de la palette pour la tirer vers lui. Cette dernière a cédé. Il fut alors projeté vers l’arrière dans l’ouverture et a chuté jusqu’au sol.
Les services d’urgence ont été appelés sur les lieux de l’accident et M. Girard a été transporté au centre hospitalier, où son décès a été constaté.
Causes de l’accident
L’enquête a permis à la CNESST de retenir deux causes pour expliquer l’accident :
- La victime a chuté d’une hauteur de 4,8 mètres alors qu’elle tirait une palette de bois pour la placer au bord de l’aire de chargement;
- La gestion des activités de manutention exigeant l’utilisation d’un chariot élévateur à l’aire de chargement ne permettait pas d’éliminer ou de contrôler le danger de chute.
En effet, aucune procédure sécuritaire de travail prévoyant l’installation d’un dispositif de protection contre les chutes de hauteur ou le port obligatoire d’un harnais de sécurité n’avait été élaborée. De plus, l’entreprise n’avait pas prévu de mesures de contrôle pour toute personne qui circule dans l’aire de chargement lorsque les portes sont ouvertes.
À la suite de l’accident, la CNESST a exigé la suspension des travaux à l’aire de chargement jusqu’à ce que des mesures correctrices soient mises en place pour éliminer le danger de chute. Elle a interdit l’accès à la voie de circulation adjacente à l’aire de chargement avant que les portes ne soient sécurisées de manière à ne pouvoir être ouvertes. La formation des travailleurs à l’aire de chargement a également été exigée.
Comment éviter un tel accident
Pour prévenir les accidents liés aux chutes de hauteur, des solutions existent, notamment :
- lorsque les travailleurs sont exposés à un danger de chute de plus de 3 mètres, l’employeur doit installer des garde-corps pour empêcher la chute, ou utiliser un autre moyen assurant une sécurité équivalente. Lorsqu’une interaction entre un travailleur sur une mezzanine et un chariot élévateur situé sur un niveau plus bas est nécessaire, plusieurs types de dispositifs de protection peuvent être utilisés, comme le garde-corps à bascule;
- en dernier recours, s’assurer que les travailleurs utilisent un harnais de sécurité relié à un point d’ancrage prévu à cet effet.
Rappelons que, selon la loi, tout employeur a l’obligation de s’assurer que l’organisation du travail ainsi que les équipements, les méthodes et les techniques pour l’accomplir sont sécuritaires. L’employeur et les travailleurs doivent faire équipe pour repérer les dangers et mettre en place les moyens pour les éliminer et les contrôler.