Chute mortelle pour un électricien d’Alarme La-Sar inc. sur un chantier de construction à Rouyn-Noranda : la CNESST dévoile les conclusions de son enquête
Chronologie de l’accident
Le jour de l’accident, M. Aubé et un collègue s’affairaient à l’installation d’un système de caméra de surveillance sur un bâtiment commercial en rénovation. L’entreprise 9216-4607 Québec inc. agissait à titre de maître d’œuvre du chantier. Pour réaliser ses tâches, M. Aubé travaillait à l’extérieur du bâtiment, dans une échelle appuyée sur le mur près du coin avant, du côté ouest de l’immeuble, tandis que son collègue se trouvait dans l’entretoit. Alors que M. Aubé perçait un trou dans le revêtement extérieur du bâtiment pour y passer un câble, une pelle mécanique appartenant à l’entreprise Fern Vézina inc. effectuait à proximité, à la demande de l’entreprise Construction Yvon Rivest, des travaux de terrassement sur le terrain. Le mât de la pelle a alors pivoté et le godet a heurté l’échelle, faisant tomber M. Aubé au sol, d’une hauteur de près de 4 m. Les services d’urgence ont été appelés sur les lieux de l’accident. Le travailleur a été transporté au centre hospitalier, où son décès a été constaté.
Causes de l’accident
L’enquête a permis à la CNESST de retenir deux causes pour expliquer l’accident :
- Le contact entre le mât d’une pelle mécanique et l’échelle dans laquelle se trouvait le travailleur a provoqué la chute de ce dernier au sol;
- La gestion déficiente des travaux en coactivité sur le chantier exposait le travailleur à un danger de chute.
À la suite de l’accident, la CNESST a interdit tous les travaux réalisés avec de la machinerie alors que des travailleurs s’affairent à l’extérieur du bâtiment. Le maître d’œuvre du chantier, l’entreprise 9216-4607 Québec inc., s’étant engagé à ce qu’il n’y ait pas de cohabitation sur le chantier entre la machinerie et les travailleurs actifs à l’extérieur, la CNESST a autorisé la reprise des travaux.
Comment éviter un tel accident
Pour prévenir les accidents liés à ce type de travaux, des solutions existent. Notamment :
- il faut toujours privilégier un moyen assurant un plancher de travail stable muni d’un garde-corps. Plateforme élévatrice, nacelle ou échafaudage : les choix de postes de travail sécuritaires sont nombreux;
- le maître d’œuvre du chantier de construction doit s’assurer que toute manœuvre effectuée avec de l’équipement lourd est exécutée de façon à ce qu’aucun travailleur ne puisse être frappé par une machine en mouvement.
Par la loi, l’employeur est tenu de prendre les mesures nécessaires pour protéger la santé et assurer la sécurité et l’intégrité physique de ses travailleurs. Il a également l’obligation de s’assurer que l’organisation du travail ainsi que les équipements, les méthodes et les techniques pour l’accomplir sont sécuritaires.
Les travailleurs doivent faire équipe avec l’employeur pour repérer les dangers et mettre en place les moyens pour les éliminer ou les contrôler.
Suivis de l’enquête
- La CNESST transmettra les conclusions de son enquête à l’Association des constructeurs de routes et grands travaux du Québec (ACRGTQ), à l’Association de la construction du Québec (ACQ), à l’Association des professionnels de la construction et de l’habitation du Québec (APCHQ), à l’Association québécoise des entrepreneurs en infrastructure (AQEI), à l’Association patronale des entreprises en construction du Québec (APECQ) et à l’Association des entrepreneurs en construction du Québec (AECQ) afin que leurs membres en soient informés;
- Le rapport d’enquête sera diffusé dans les établissements de formation offrant le programme d’études Bâtiments et travaux publics dans le but de sensibiliser les futurs travailleurs.