Décès du président de l’entreprise Mobile-Teck : la CNESST dévoile les conclusions de son enquête
Rouyn-Noranda, le 18 octobre 2016
Le 25 mai 2016, M. Éric Lafontaine, président de l’entreprise Mobile-Teck, perdait la vie à la suite d’un accident du travail survenu sur le site de l’entreprise Construction Lemiro inc. à Rouyn-Noranda. Il a été écrasé mortellement lorsque le tablier porte-fourche et les bras de fourche se sont détachés d’une chargeuse sur roues. À la suite de son enquête, la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST) retient comme principale cause l’absence de vérification du système d’attache du tablier porte-fourche jumelé avec le bras de levage de la chargeuse, qui a rendu son utilisation non sécuritaire.
Écrasement mortel à la suite de la chute du tablier porte-fourche et de la fourche de la chargeuse sur roues
Le jour de l’accident, le président de l’entreprise Mobile-Teck, Éric Lafontaine, s’est préparé en vue de la détection et de la réparation de fuites d’huile sur un camion articulé de marque Komatsu, modèle HM300. Pour ce faire, la cabine du camion articulé devait être levée, la chargeuse sur roues munie de fourche étant utilisée pour procéder à cette manœuvre. L’opérateur de la chargeuse sur roues a positionné les bras de fourche au-dessus de la cabine du camion articulé en suivant les indications données par M. Lafontaine, qui agissait à titre de signaleur. Alors que les bras de fourche se situaient à environ 3,38 m de hauteur, le tablier porte-fourche et la fourche de l’équipement ont chuté sur M. Lafontaine. Son décès a été constaté sur place.
Deux causes expliquent l’accident
L’enquête a permis à la CNESST de retenir deux causes pour expliquer l’événement.
D’abord, le tablier porte-fourche et les bras de fourche d’une chargeuse sur roues se sont détachés et ont écrasé mortellement M. Lafontaine.
Ensuite, l’absence de vérification du système d’attache du tablier porte-fourche, jumelé avec le bras de levage de la chargeuse, a rendu son utilisation non sécuritaire.
La CNESST exige des correctifs
À la suite de l’accident, la CNESST a exigé de l’entreprise Construction Lemiro inc. l’élaboration d’une procédure sécuritaire de travail pour procéder au levage de la cabine du camion articulé de marque Komatsu, modèle HM300. De plus, deux interdictions d’utilisation ont été émises, la première pour le tablier porte-fourche ainsi que les bras de fourche et la seconde pour l’utilisation de la chargeuse sur roues de marque Volvo, modèle L120B.
De plus, la CNESST a exigé de l’entreprise Construction Lemiro inc. qu’elle élabore et mette en place une fiche de vérification avant départ des équipements lourds et qu’il s’assure de former ses travailleurs relativement à la réalisation de cette fiche. L’employeur s’étant conformé à l’ensemble des exigences, les travaux ont pu reprendre.
Suivis de l’enquête
Dans le but d’éviter qu’un tel accident ne se reproduise, la CNESST informera des conclusions de l’enquête toutes les associations sectorielles paritaires (ASP), l’Association des constructeurs de routes et grands travaux du Québec (ACRGTQ), l’Association de la construction du Québec (ACQ) ainsi que l’Association des entrepreneurs en construction du Québec (AECQ). Celles-ci pourront aviser leurs membres de leur obligation de procéder à une vérification avant départ dans le cas de l’utilisation d’une chargeuse sur roues.
De même, le fabricant de chargeuses sur roues de marque Volvo sera informé des conclusions de l’enquête.
De plus, dans le cadre de son partenariat avec la CNESST visant l’intégration de la santé et de la sécurité au travail dans la formation professionnelle et technique, le ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur diffusera, à titre informatif et à des fins pédagogiques, le rapport d’enquête dans les établissements qui offrent les programmes d’études de conduite d’engins de chantiers.