Décès d’un charpentier-menuisier sur un chantier à Québec : des lacunes dans la méthode de démolition sont en cause
Québec, le 15 septembre 2016
Le 27 octobre 2014, Daniel Martineau, charpentier-menuisier au service de l’entreprise Construction Jacques Dubois et Fils inc., perdait la vie au travail sur un chantier à Québec. Il a été écrasé mortellement par un mur qui s’est renversé sur lui alors qu’il effectuait des travaux de démolition. À la suite de son enquête, la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST) retient comme principale cause la déficience de la méthode de travail utilisée pour la démolition des murs.
Le mur écrase le charpentier-menuisier
Le jour de l’accident, M. Martineau s’affairait à démanteler la structure de bois d’un bâtiment à démolir. La méthode de travail consistait à couper la structure en sections, qui devaient ensuite être chargées sur une semi-remorque à plateau à l’aide d’un chariot élévateur. Pour ce faire, le charpentier-menuisier était responsable de découper les sections de plancher devant être arrachées puis transportées par son collègue à l’aide d’un chariot élévateur. Vers 11 h, huit murs étaient toujours en place. M. Martineau longeait l’un de ces murs quand il a été écrasé sous le poids d’un de ces murs, qui s’est soudainement renversé par la force du vent. Les services d’urgence ont été appelés, et le décès du travailleur a été constaté au Centre hospitalier de l’Université Laval.
Deux causes expliquent l’accident
L’enquête a permis à la CNESST de retenir deux causes pour expliquer l’accident. D’abord, sous l’effet du vent, les clous qui maintenaient le mur à la verticale ont cédé, ce qui a entraîné le renversement du mur sur le travailleur. Ensuite, la méthode de travail utilisée pour la démolition des murs était déficiente, car elle permettait aux travailleurs de circuler dans les zones de renversement des murs alors que ceux ci n’étaient pas munis de contreventements et qu’ils risquaient donc de basculer sous l’effet du vent.
La CNESST a exigé une méthode de travail sécuritaire
À la suite de l’accident, la CNESST a exigé que l’employeur élabore une méthode de travail sécuritaire pour effectuer les travaux de démolition, ce qu’il a fait.
Relativement à cet accident, la CNESST a délivré un constat d’infraction à l’employeur, Construction Jacques Dubois et Fils inc. Pour ce type d’infraction, le montant de l’amende varie de 15 839 $ à 63 355 $ pour une première offense, et pourrait atteindre 316 777 $ en cas de récidive.
Comment éviter un tel accident
La CNESST rappelle que, pendant des travaux de construction ou de démolition, il est essentiel de s’assurer qu’aucune structure sans contreventement ne peut se renverser de manière incontrôlée. Sur les chantiers, c’est au maître d’œuvre que revient la responsabilité d’assurer la santé et la sécurité des travailleurs, notamment en apportant un soin rigoureux à la planification et à la coordination des travaux.
Pour en savoir plus sur la prévention des accidents liés aux travaux de construction ou de démolition, visitez cnesst.gouv.qc.ca/construction.
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