Décès d’un contremaître de l’entreprise Arno Électrique ltée :
la CNESST dévoile les conclusions de son enquête
Le 11 avril 2017, M. Denis Baribeau, contremaître pour l’entreprise Arno Électrique ltée, perdait la vie des suites d’un accident du travail survenu sur un chantier d’Hydro-Québec situé au poste intérieur de transformation électrique Rockfield, à Montréal. Il a été électrocuté au contact d’une pièce sous tension.
À la suite de son enquête, la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST) retient comme principale cause de l’accident des lacunes dans la gestion de l’accès aux cellules sous tension.
Le travailleur entre en contact avec une pièce sous tension
Le jour de l’accident, M. Baribeau, contremaître et responsable des travaux, se trouvait au poste de transformation électrique Rockfield pour une rencontre visant à planifier une méthode de travail sécuritaire pour le remplacement du transformateur de courant de la cellule 105 du poste. Avant que la rencontre débute, M. Baribeau s’est rendu dans le bâtiment où se trouvent les cellules 105 et 106. Alors que la cellule 105 était hors tension pour effectuer les travaux, il a accédé à la cellule 106, qui était sous tension, et s’est glissé entre la structure du disjoncteur et le mur. Son poignet gauche a alors touché au cavalier du disjoncteur tandis qu’une partie de son dos a touché à la barre de mise à la terre. Une explosion a été entendue. M. Baribeau a été retrouvé inanimé au sol quelques instants plus tard. Les services d’urgence ont été appelés sur les lieux de l’accident. Le décès de M. Baribeau a été constaté sur place.
Deux causes expliquent l’accident
L’enquête a permis à la CNESST de retenir deux causes pour expliquer l’accident.
D’une part, le contremaître est entré en contact avec une pièce sous tension de 12 kV après avoir accédé à la cellule 106.
D’autre part, la gestion de l’accès aux cellules sous tension était déficiente. En effet, il était possible pour une personne se trouvant à l’intérieur du poste de transformation électrique d’accéder aux cellules sous tension.
La CNESST exige une méthode de travail sécuritaire
À la suite de l’accident, la CNESST a interdit au maître d’œuvre, Hydro-Québec, de procéder à des modifications des cellules 105 et 106. Il lui a aussi été interdit de procéder aux travaux prévus dans la cellule 105 en l’absence d’une méthode de travail sécuritaire écrite. Également, la remise sous tension de la cellule 106 a été interdite jusqu’à ce qu’un ingénieur ait attesté le bon état des appareillages électriques qui la composent. En dernier lieu, la CNESST a exigé que des mesures additionnelles soient prises pour contrôler l’accès aux cellules sous tension. Hydro-Québec s’est conformé à l’ensemble de ces exigences.
Comment éviter un tel accident
La CNESST rappelle que, par la loi, l’employeur est tenu de prendre les mesures nécessaires pour protéger la santé et assurer la sécurité et l’intégrité physique de ses travailleurs. Il a également l’obligation de s’assurer que l’organisation du travail ainsi que les équipements, les méthodes et les techniques pour l’accomplir sont sécuritaires. L’employeur et les travailleurs doivent faire équipe pour repérer les dangers et mettre en place les moyens pour les éliminer ou les contrôler.
Suivis de l’enquête
Afin d’éviter qu’un tel accident se reproduise, la CNESST demandera à la section locale 1676 de la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ-Construction), à la section locale 568 du Conseil provincial des métiers de la construction (International) ainsi qu’à la section locale 1500 du Syndicat canadien de la fonction publique d’informer leurs membres des conclusions de l’enquête.
De plus, le rapport d’enquête sera diffusé dans les établissements de formation offrant le programme d’études Montage de lignes électriques pour sensibiliser les futurs travailleurs.