Décès d’un élagueur à Kitigan Zibi : le bris d’un cylindre hydraulique a entraîné la chute de la nacelle
Gatineau, le 15 novembre 2017
Le 23 mai 2017, M. Denis Céré, élagueur au service de Les entreprises d’émondage LDL inc., a perdu la vie au travail à Kitigan Zibi, près de Maniwaki, lorsque la nacelle dans laquelle il se trouvait est tombée. À la suite de son enquête, la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST) retient entre autres causes de l’accident une réparation du système hydraulique exécutée sans tenir compte des directives du fabricant.
La nacelle tombe
Le jour de l’accident, M. Céré et son coéquipier étaient affectés à l’élagage des arbres près du réseau électrique aérien sur le chemin Paganakomin. Pour exécuter ces travaux, ils utilisaient un camion-nacelle. M. Céré se trouvait seul dans la nacelle et il effectuait une manœuvre de déplacement à une hauteur d’environ 10 mètres. Un des cylindres hydrauliques de l’engin de levage a alors fait défaillance et la nacelle est tombée, avec M. Céré à son bord. Dans un mouvement de pendule, la nacelle a frappé le travailleur au sol ainsi que le côté du camion. Tandis que le travailleur au sol a subi des blessures légères, l’opérateur de la nacelle, souffrant de lésions multiples, est quant à lui décédé au centre hospitalier où il avait été transporté.
Deux causes expliquent l’accident
L’enquête a permis à la CNESST de retenir deux causes pour expliquer cet accident.
D’une part, le piston est sorti du cylindre hydraulique supérieur de l’engin de levage, entraînant la chute de la nacelle et du travailleur qui se trouvait à son bord.
D’autre part, lors de la réparation d’une fuite hydraulique en 2013, le cylindre avait été réassemblé alors qu’il y avait présence de rouille dans la zone de tête, ce qui va à l’encontre des directives du fabricant. Il en a résulté une défaillance de l’intégrité physique des filets qui retenaient la tête du cylindre.
Les exigences de la CNESST
À la suite de l’accident, la CNESST a interdit l’utilisation du camion-nacelle en cause dans l’accident jusqu’à ce que la défectuosité soit réparée. À ce jour, le camion n’a pas été remis en service. L’employeur a toutefois procédé à l’inspection de ses autres engins élévateurs du même modèle.
Comment éviter un tel accident
La CNESST rappelle que l’employeur doit s’assurer que l’utilisation et l’entretien des équipements, quels qu’ils soient, sont faits selon les règles de l’art et en concordance avec les directives des fabricants.
Par la loi, l’employeur a l’obligation de prendre les mesures nécessaires pour protéger la santé et assurer la sécurité et l’intégrité de ses travailleurs. Il a également l’obligation de s’assurer que l’organisation du travail ainsi que les équipements, les méthodes et les techniques pour l’accomplir sont sécuritaires.
En tout temps, l’employeur et les travailleurs doivent faire équipe pour repérer les dangers et mettre en place les moyens nécessaires pour les éliminer ou les contrôler.
Suivis de l’enquête
Afin d’éviter qu’un accident se reproduise, la CNESST a fait parvenir une mise en garde à tous les employeurs qui effectuent de l’arboriculture ou de l’élagage, de manière à les informer des mesures à prendre lors de la réparation de vérins sur les engins élévateurs de marque Terex.
De plus, pour sensibiliser les milieux de travail, la CNESST transmettra les conclusions de son rapport à la Société internationale d’arboriculture Québec et à l’Association québécoise des arboriculteurs commerciaux pour que leurs membres en soient informés.
De plus, le rapport d’enquête sera diffusé dans les établissements de formation offrant le programme d’études en arboriculture-élagage pour sensibiliser les futurs travailleurs.