Décès d’un électricien de l’entreprise Pierre Boily Électrique inc. à Québec : la méthode de travail est en cause
Québec, le 6 octobre 2016.
Le 17 septembre 2015, M. Denis Landry, électricien au service de l’entreprise Pierre Boily Électrique inc., perdait la vie au travail. Il a été électrocuté alors qu’il démantelait une boîte de jonction dans un bâtiment commercial. À la suite de son enquête, la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST) retient comme principale cause une méthode de travail déficiente, car elle a permis à l’électricien d’entrer en contact avec un élément sous tension.
Sa main gauche est entrée en contact avec un élément sous tension
Le jour de l’accident, l’électricien s’affairait à démanteler divers circuits inutilisés ou désuets pour réaliser une mise aux normes électriques de la partie avant d’un bâtiment commercial. En tentant, à l’aide d’une pince isolée, de couper les trois fils conducteurs d’une boîte de jonction alors alimentée par un courant de 347 volts, sa main gauche, celle immobilisant cette boîte, est entrée en contact avec un élément sous tension. L’électricien a reçu une décharge électrique. Les services d’urgence ont été appelés sur les lieux de l’accident, et son décès a été constaté au centre hospitalier.
Deux causes expliquent l’accident
L’enquête a permis à la CNESST de retenir deux causes pour expliquer l’accident. D’abord, la main de l’électricien est entrée en contact avec un élément sous tension lors du démantèlement d’une boîte de jonction. Ensuite, la méthode de travail utilisée pendant le démantèlement des appareillages électriques était déficiente en ce qu’elle a permis à l’électricien d’être en contact avec un circuit électrique sous tension.
La CNESST exige une méthode de travail sécuritaire
À la suite de l’accident, la CNESST a exigé que l’employeur présente une méthode de travail signée par un ingénieur électrique et qu’il établisse une procédure de cadenassage pour les travaux de nature électrique de ce chantier. L’employeur s’est depuis conformé aux exigences.
En lien avec cet accident, la CNESST a délivré à l’employeur, Pierre Boily Électrique inc., un constat d’infraction. Pour ce type d’infraction, l’amende varie de 16 124 $ à 64 495 $ pour une première offense, et pourrait atteindre 322 479 $ en cas de récidive.
Comment éviter un tel accident
La CNESST rappelle la nécessité de respecter la norme en vigueur à l’occasion de travaux relatifs à l’électricité, notamment de travailler hors tension en utilisant le cadenassage comme méthode de contrôle de l’énergie électrique.
Suivis de l’enquête
Afin de sensibiliser les milieux de travail, la CNESST transmettra les conclusions de ce rapport à la Corporation des maîtres électriciens du Québec et à l’Association des constructeurs-propriétaires en électricité et des électriciens d’entretien du Québec, pour que ceux-ci puissent en informer leurs membres.
De plus, le rapport d’enquête sera diffusé dans les établissements de formation offrant les programmes d’études Électriciens/électriciennes afin de sensibiliser les futurs travailleurs.
Au Québec, depuis 5 ans, 17 travailleurs sont décédés après avoir été en contact avec le courant électrique.