Décès d’un entrepreneur agricole à la suite d’une chute d’environ 4,5 mètres: la CSST dévoile les résultats de son enquête
Saint-Jean-sur-Richelieu, le 24 mars 2015
Le 8 novembre 2014, M. Gérard Cyr, entrepreneur agricole, perd la vie à la suite d’une chute libre d’environ 4,5 mètres. Comme cause à l’origine de l’accident, la CSST identifie la méthode de travail déficiente lors du déplacement manuel d’une vis à grain.
La CSST rend aujourd’hui publiques les conclusions de son enquête afin de rappeler aux employeurs l’importance d’élaborer des procédures sécuritaires de travail et de prendre les mesures nécessaires pour protéger leur santé et pour assurer leur sécurité et leur intégrité physique ainsi que celles de leurs travailleurs. Rappelons qu’entre 2009 et 2013, au Québec, 21 travailleurs sont décédés dans le secteur de l’agriculture.
Entrepreneur agricole projeté dans les airs, puis ayant fait une chute libre au sol
Le jour de l’accident, M. Cyr transfère le maïs récolté sur ses terres dans un silo d’entreposage à l’aide, notamment, d’une vis à grain. Il constate que le silo qu’il remplit est à pleine capacité. Il demande au travailleur qui l’accompagne de l’aider à déplacer manuellement la vis à grain vers un autre silo afin de poursuivre le chargement du grain. Lors du déplacement, la vis à grain bascule et entraîne l’entrepreneur agricole vers le haut. Lorsque l’autre extrémité frappe le sol, il perd prise, M. Cyr fait une chute libre d’environ 4,5 mètres jusqu’au sol. Il est transporté à l’hôpital, où son décès est constaté.
Mieux reconnaître les dangers
L’enquête a permis à la CSST d’établir une cause pour expliquer l’accident : la méthode de travail utilisée pour déplacer la vis à grain a compromis sa stabilité, provoqué son basculement et entraîné l’entrepreneur agricole dans une chute libre jusqu’au sol.
La CSST interdit le déplacement manuel des vis à grain
À la suite de l’accident, la CSST a interdit à l’employeur de procéder manuellement au déplacement de ses vis à grain. Ce dernier s’est assuré de modifier ses méthodes de travail pour l’utilisation et le déplacement de ses vis à grain.
Afin d’éviter qu’un tel accident se reproduise, la CSST présentera les résultats de cette enquête à l’Union des producteurs agricoles pour les informer des dangers que présente le déplacement manuel d’une vis à grain. Une copie du rapport d’enquête sera expédiée au comité de révision de la norme CSA M688-10, Transporteurs agricoles mobiles à vis – sécurité générale.
De plus, dans le cadre de son partenariat avec la CSST visant l’intégration de la santé et de la sécurité au travail dans la formation professionnelle et technique, le ministère de l’Éducation, du Loisir et du Sport diffusera, à des fins pédagogiques, le rapport d’enquête dans les établissements de formation qui offrent les programmes d’études en agriculture.
Mesures de prévention
La CSST rappelle qu’il est important de bien circonscrire les dangers présents lors du déplacement de l’équipement ou de la machinerie agricole. Des procédures sécuritaires de travail respectant les directives d’utilisation émises par les fabricants doivent alors être élaborées. De plus, des mesures doivent être prises pour protéger la santé et la sécurité des entrepreneurs et des représentants des employeurs ainsi que celles des travailleurs.
Une simulation de l’accident est disponible, libre de droits, en format 3D : http://www.centredoc.csst.qc.ca/pdf/ad004046.mpg.