Décès d’un soudeur de l’entreprise Matériaux Blanchet inc. : la méconnaissance des risques d’inflammation des poussières combustibles est en cause
Rouyn-Noranda, le 21 février 2017
Le 6 mai 2016, M. Pierre Giasson, soudeur pour l’entreprise Matériaux Blanchet inc., a été gravement brûlé lors de travaux de réparation d’une benne. Il est décédé en juillet des suites de ses blessures. À la suite de son enquête, la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST) retient comme principale cause qu’une méconnaissance des risques d’inflammation des poussières combustibles et des méthodes d’extinction à appliquer lors des travaux de soudure exposait les travailleurs à des risques de brûlures.
Les poussières combustibles s’enflamment
Le jour de l’accident, M. Giasson et un collègue devaient réparer une benne à planure (résidus de rabotage de bois) installée sur une structure métallique, dans la cour de l’entreprise. Pour ce faire, les travailleurs ont entamé des travaux de soudure sur l’extérieur de la benne. Pendant cette opération, l’alimentation en planure de la benne était en fonction, et les portes de déchargement étaient partiellement ouvertes.
Constatant la présence de flammes à l’intérieur de la benne, les travailleurs ont arrêté le travail et ont tenté d’éteindre le début d’incendie à l’aide d’une lance à incendie disponible sur la passerelle adjacente, en arrosant l’extérieur de la benne. Ce moyen n’étant pas suffisant, le collègue de M. Giasson a procédé à l’ouverture complète des portes de déchargement.
C’est à ce moment que des poussières de bois que contenait la benne se sont soudainement enflammées, brûlant sérieusement M. Giasson, qui était demeuré sur la passerelle. Les secours ont été appelés sur les lieux. Le travailleur est décédé quelques semaines plus tard des suites de ses brûlures.
Deux causes expliquent l’accident
L’enquête a permis à la CNESST de retenir deux causes pour expliquer l’accident.
D’une part, l’inflammation des poussières combustibles dans une benne à planure lors de travaux de soudure a causé des brûlures mortelles à un travailleur.
De l’autre part, une méconnaissance des risques d’inflammation des poussières combustibles et des méthodes d’extinction à appliquer lors des travaux de soudure exposait les travailleurs à des risques de brûlures.
La CNESST exige des correctifs
À la suite de l’accident, la CNESST a interdit à l’employeur, Matériaux Blanchet inc., de réaliser des travaux impliquant la présence de flammes et de feux nus, ainsi que des travaux de soudage et de coupage sur les deux bennes à planure, sur la benne à sciure ainsi que sur les éléments rattachés à ces équipements en présence de poussières combustibles.
Cette interdiction a été levée après élaboration, par l’employeur, d’une procédure de travail sécuritaire pour ce type de travail.
Suivis de l’enquête
Dans le but d’éviter qu’un tel accident se reproduise, la CNESST informera l’Association canadienne de soudage et l’Association de la santé et sécurité des industries de la forêt du Québec (ASSIFQ) afin qu’elles sensibilisent leurs clientèles aux conclusions de cette enquête.
De plus, le rapport d’enquête sera diffusé dans les établissements de formation qui offrent les programmes d’études en lien avec la soudure, le soudage-montage et la chaudronnerie. L’objectif est de sensibiliser les futurs travailleurs aux risques auxquels ils seront exposés et aux mesures de prévention qui s’y rattachent.
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