Décès d’un travailleur à Lac-Supérieur : un ajustement inadéquat du coulisseau sur la corde d’assurance verticale est en cause
Saint-Jérôme, le 14 avril 2016
Le 7 décembre 2015, M. Alexis Pelletier, charpentier-menuisier au service de l’entreprise Constructions Brodeur et Brault inc., perdait la vie des suites d’un accident du travail à Lac-Supérieur. Il a fait une chute mortelle alors qu’il s’apprêtait à effectuer la pose de bardeaux d’asphalte sur la toiture d’un porche d’entrée. À la suite de son enquête, la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST) retient comme l’une des causes le fait que l’ajustement inadéquat du coulisseau sur la corde d’assurance verticale du travailleur lui a permis d’atteindre le sol au moment de sa chute.
Une chute fatale
Le jour de l’accident, le travailleur s’affairait, en compagnie de collègues, à la pose de bardeaux d’asphalte sur la toiture du porche d’entrée d’un bâtiment résidentiel unifamilial situé sur le chemin des Hirondelles. Pour ce faire, le contremaître a accédé à la toiture pour installer sa corde d’assurance verticale de même que celle du travailleur. Par la suite, il a installé une échelle en bordure du toit afin que le travailleur puisse y monter les paquets de bardeaux. Des taquets ont été installés sur le versant gauche de la toiture pour maintenir les paquets et s’assurer d’un point d’appui. Le contremaître a demandé au travailleur de préparer l’autre versant de la toiture selon la même méthode. Le travailleur a procédé à l’installation de son échelle et monté les paquets de bardeaux. Il s’est ensuite rendu près du faîte du toit pour y déposer sa cloueuse pneumatique de même qu’un boyau de rechange. C’est à ce moment que le travailleur a glissé vers la bordure du toit, qu’il a tenté de se retenir avec la corde d’assurance verticale et qu’il a chuté jusqu’au sol. Les services d’urgence ont été appelés sur les lieux de l’accident. Le décès du travailleur a été constaté au centre hospitalier.
Deux causes expliquent l’accident
L’enquête a permis à la CNESST de retenir deux causes pour expliquer l’accident. D’abord, la méthode de travail pour effectuer des travaux sur une toiture en pente et glissante n’a pas permis de prévenir la glissade du travailleur et sa chute de la toiture.
Ensuite, l’ajustement inadéquat du coulisseau sur la corde d’assurance verticale du travailleur a permis à ce dernier d’atteindre le sol au moment de sa chute.
La CNESST exige une formation et une procédure de travail sécuritaire
À la suite de l’accident, la CNESST a exigé que l’employeur forme tous ses travailleurs sur les pratiques sécuritaires lors de travaux en hauteur en plus d’élaborer une procédure de travail quant aux moyens de positionnement devant être mis en place lors de travaux sur une toiture. L’employeur s’est conformé à ces exigences.
Comment éviter un tel accident
La CNESST rappelle que tous travaux en hauteur sur un chantier de construction, notamment les travaux de réfection d’une toiture, doivent s’effectuer en respect des dispositions du Code de Sécurité pour les Travaux de Construction.
Rappelons que, de par la loi, tout employeur a l’obligation de s’assurer que l’organisation du travail ainsi que les équipements, les méthodes et les techniques pour l’accomplir sont sécuritaires. L’employeur et les travailleurs doivent faire équipe pour repérer les dangers et mettre en place les moyens pour les éliminer et les contrôler.
Suivis de l’enquête
Afin de sensibiliser les milieux de travail, la CNESST transmettra les conclusions de ce rapport à l’Association des constructeurs de routes et de grands travaux du Québec, à l’Association de la construction du Québec, à l’Association des professionnels de la construction et de l’habitation du Québec, à l’Association québécoise des entrepreneurs en infrastructures, à l’Association patronale des entreprises en construction du Québec et à l’Association des entrepreneurs en construction du Québec afin que leurs membres en soient informés.
Au Québec, depuis 5 ans, 51 travailleurs sont décédés après avoir fait une chute à un niveau inférieur. Dans la région des Laurentides, ce sont 7 travailleurs qui ont perdu la vie dans de tels accidents.