Décès d’un travailleur au chantier hydroélectrique La Romaine : la méthode de travail est en cause
Sept-Îles, le 28 février 2017
Le 16 août 2016, M. Alex-Antoine Proulx, travailleur au service de Projexco-Séma inc., perdait la vie lors du déchargement de pièces d’acier d’un camion semi-remorque au chantier hydroélectrique de La Romaine, au nord de Havre-Saint-Pierre. À la suite de son enquête, la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST) retient comme principale cause de ce décès la méthode inadéquate de travail appliquée pour décharger des pièces d’acier du camion.
Une chute fatale
Le matin de l’accident, M. Proulx s’affairait au déchargement de pièces d’acier d’un camion destinées à la construction d’un pont. Positionné sur la charge du camion, il guidait un collègue aux commandes d’un chariot élévateur. Au moment du déchargement d’un des emballages de pièces d’acier, d’autres pièces d’acier voisines se sont renversées et sont tombées au sol. M. Proulx ayant attaché son harnais de sécurité à l’une de ces dernières, il a été entraîné dans sa chute d’une hauteur de 2,75 m. Le décès du travailleur a été constaté au campement du chantier.
Deux causes expliquent l’accident
L’enquête a permis à la CNESST d’identifier deux causes pour expliquer l’accident.
Premièrement, la méthode de déchargement du camion semi-remorque, à l’aide du chariot élévateur muni d’une flèche à crochet, était inadéquate et a provoqué la chute de pièces d’acier.
Deuxièmement, la pièce d’acier, à laquelle le harnais de sécurité du travailleur était relié, est tombée au sol, entraînant celui-ci dans sa chute, d’une hauteur de 2,75 m.
La CNESST exige des correctifs
À la suite de l’accident, la CNESST a interdit au maître d’œuvre et à l’employeur qu’un travailleur se trouve sur le dessus du chargement d’un fardier, à moins qu’il soit attaché à un point d’ancrage conforme et réglementaire. Le maître d’œuvre et l’employeur se sont conformés à cette exigence.
Comment éviter un tel accident
La réglementation prescrit des mesures minimales de protection contre les chutes de hauteur lorsque le travailleur se trouve à 3 m du sol et plus, ou lorsqu’il risque de tomber sur un équipement ou des matériaux présentant un danger. Toutefois, même à des hauteurs inférieures à 3 m, des mesures peuvent être mises en place pour prévenir les chutes.
Rappelons que, selon la loi, tout employeur doit s’assurer que l’organisation du travail ainsi que les équipements, les méthodes et les techniques pour l’accomplir sont sécuritaires. L’employeur et les travailleurs doivent faire équipe pour repérer les dangers et mettre en place les moyens pour les éliminer ou les contrôler.
Suivi de l’enquête
Pour éviter qu’un tel accident se reproduise, la CNESST transmettra les conclusions de son enquête à l’Association de la construction du Québec (ACQ), à l’Association des entrepreneurs en construction du Québec (AECQ) et à l’Association des constructeurs de routes et grands travaux du Québec (ACRGTQ) afin qu’elles sensibilisent leurs membres.
De plus, le rapport d’enquête sera diffusé dans les établissements de formation offrant les programmes d’études en transport routier afin de sensibiliser les futurs travailleurs.
Au Québec, depuis 5 ans, 45 travailleurs ont perdu la vie des suites d’une chute à un niveau inférieur.