Décès d’un travailleur de Ciment Québec inc. : la CSST dévoile les conclusions de son enquête.
Québec, le 12 février 2015.
Le 15 mars 2014, Jean-Philippe Légaré-Germain, travailleur de l’entreprise Ciment Québec inc., perd la vie. Il est frappé mortellement à la tête alors qu’il tente de débloquer une machine. Parmi les causes à l’origine de l’accident, la CSST conclut que la récupération des pièces métalliques dans la trémie d’un déchiqueteur en fonctionnement expose le travailleur à une projection.
La CSST rend aujourd’hui publiques les conclusions de son enquête afin de rappeler à tous les employeurs leur obligation de s’assurer que l’organisation du travail ainsi que les équipements, les méthodes et les techniques pour l’accomplir sont sécuritaires. Rappelons qu’entre 2009 et 2013, au Québec, 33 travailleurs ont perdu la vie frappés par un objet.
Frappé à la tête par une selle de rail de chemin de fer
Le jour de l’accident, le travailleur s’affaire à alimenter le déchiqueteur secondaire du circuit de bois et de bardeaux d’asphalte. Après avoir entendu un signal d’alarme provenant du déchiqueteur à bois, le travailleur tente de retirer des pièces métalliques dans la trémie d’alimentation du déchiqueteur. Pour ce faire, il monte dans une échelle mobile et utilise une gaffe aimantée. Comme le déchiqueteur est toujours en marche, une pièce métallique est projetée avec force par le rouleau de couteaux de la machine et le frappe à la tête. Le travailleur tombe alors au sol d’une hauteur de 2,7 mètres. Il est ensuite transporté à l’hôpital, où son décès est constaté.
Mieux identifier les dangers
L’enquête a permis à la CSST de retenir trois causes pour expliquer l’accident. D’abord, la récupération de pièces métalliques dans la trémie d’un déchiqueteur en fonctionnement exposait le travailleur à la projection d’une pièce métallique. Ensuite, la formation sur le déchiqueteur secondaire était incomplète, ce qui incitait les travailleurs à improviser des méthodes de travail non sécuritaires. Finalement, la méthode de tri des traverses de chemin de fer était déficiente et permettait l’introduction de pièces métalliques dans le déchiqueteur secondaire.
À la suite de l’accident, la CSST a exigé de l’employeur la mise en place de méthodes et de techniques visant à repérer, à contrôler et à éliminer les risques liés à l’utilisation du déchiqueteur.
Mesures de prévention
Afin d’éviter qu’un tel accident ne se reproduise, la CSST demandera au Regroupement des Récupérateurs et des Recycleurs de Matériaux de Construction et de Démolition du Québec (3R MCDQ) d’informer ses membres des conclusions de cette enquête.
La CSST considère que l’employeur, Ciment Québec inc., a agi de manière à compromettre la santé et la sécurité des travailleurs. Par conséquent, un constat d’infraction lui a été délivré. Pour ce type d’infractions, l’amende peut varier de 15 839 $ à 63 355 $ pour une première offense, et de 31 678 $ à 158 389 $ s’il s’agit d’une récidive.