Décès d’un travailleur de La Compagnie Commonwealth Plywood ltée de Mont-Laurier : la CNESST dévoile les conclusions de son enquête
Saint-Jérôme, le 26 avril 2017
Le 2 septembre 2016, M. Francis Dufour, électromécanicien en formation au service de l’entreprise La Compagnie Commonwealth Plywood ltée, perdait la vie des suites d’un accident du travail survenu à Mont-Laurier. En tentant de récupérer sa lampe de poche sous un convoyeur, il s’est retrouvé dans une zone dangereuse de la station d’empilage où il travaillait et s’est fait écraser le haut du corps par les bras accumulateurs sur lesquels se trouvait un paquet de planches.
À la suite de son enquête, la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST) retient comme principale cause le fait que le garde-corps autour de la station d’empilage n’empêchait pas l’accès à la zone dangereuse.
Le travailleur est écrasé mortellement
Le jour de l’accident, le travailleur a tenté de récupérer sa lampe de poche qu’il avait échappée la veille sous le convoyeur. Il a traversé le garde-corps ceinturant le niveau inférieur de la station d’empilage et a accédé à une zone dangereuse du système de levage. C’est à ce moment que, penché sous les bras accumulateurs sur lesquels est déposé un paquet de planches pesant environ 1 590 kg, la descente des bras accumulateurs a été activée, écrasant le haut du corps du travailleur. Les services d’urgence ont été appelés sur les lieux de l’accident. Le décès du travailleur a été constaté au centre hospitalier de Mont-Laurier.
Deux causes expliquent l’accident
L’enquête a permis à la CNESST de retenir deux causes pour expliquer l’accident.
D’abord, M. Dufour s’est trouvé dans la trajectoire des bras accumulateurs lors de leur descente.
Ensuite, le garde-corps situé autour du système de levage de la station d’empilage n’empêche pas l’accès à la zone dangereuse. Ce dispositif ne prévient pas la possibilité que la station d’empilage soit contournée par-dessus, par-dessous, en en faisant le tour ou en la traversant, sans que cette manœuvre soit détectée.
La CNESST a interdit l’utilisation de la station d’empilage
À la suite de l’accident, la CNESST a interdit à l’employeur d’utiliser la station d’empilage jusqu’à ce que les zones dangereuses soient rendues inaccessibles. L’employeur ayant apporté les correctifs exigés, l’utilisation de la station d’empilage a été autorisée.
Relativement à cet accident, la CNESST a délivré à l’employeur, La Compagnie Commonwealth Plywood ltée, un constat d’infraction. Pour ce type d’infractions, le montant de l’amende varie de 16 317 $ à 65 269 $ pour une première offense, et il pourrait atteindre 326 349 $ en cas de récidive.
Comment éviter un tel accident
La CNESST rappelle que la loi oblige tout employeur à s’assurer que l’organisation du travail ainsi que les équipements, les méthodes et les techniques pour l’accomplir sont sécuritaires. L’employeur et les travailleurs doivent faire équipe pour repérer les dangers et mettre en place les moyens pour les éliminer et les contrôler.
Suivis de l’enquête
Afin de sensibiliser les milieux de travail, la CNESST transmettra les conclusions de ce rapport à l’Association de la santé et de la sécurité des pâtes et papiers et des industries de la forêt du Québec (ASSIFQ-ASSPPQ) afin que ses membres en soient informés.
De plus, dans le cadre de son partenariat avec la CNESST, visant l’intégration de la santé et de la sécurité au travail dans la formation professionnelle et technique, le ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur diffusera à titre informatif et à des fins pédagogiques le rapport d’enquête dans les établissements de formation qui offrent le programme d’étude Électromécanique de système automatisé. L’objectif de cette démarche est de soutenir les établissements de formation et les enseignants dans leurs actions pédagogiques destinées à informer leurs étudiants sur les risques auxquels ils seront exposés et sur les mesures de prévention qui s’y rattachent.
Au Québec, depuis 5 ans, 35 travailleurs sont décédés après avoir été coincés ou écrasés par de l’équipement ou des objets.