Décès d’un travailleur de l’entreprise Breakwater Resources Ltd. Nyrstar, mine Langlois : la CNESST dévoile les conclusions de son enquête
Rouyn-Noranda, le 24 novembre 2016
Le 18 janvier 2016, M. Jean-Guy Trempe, boiseur pour l’entreprise Breakwater Resources Ltd., perdait la vie à la suite d’un accident du travail survenu sur le site de la mine Langlois à Lebel-sur-Quévillon. Il est décédé après avoir fait une chute de 7,5 m lorsque le deuxième palier du passage d’homme, où il s’affairait à réparer une conduite d’eau, a cédé sous ses pieds.
À la suite de son enquête, la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST) retient comme principale cause, qu’une pièce de bois de la structure d’un plancher dans le compartiment des échelles du passage d’homme de la mine, a cédé dû à un niveau de pourriture avancé faisant basculer le plancher et chuter le travailleur.
Le travailleur est décédé à la suite d’une chute de 7,5 m
Le jour de l’accident, deux travailleurs de la mine Langlois, de la compagnie Breakwater Resources Ltd., s’affairaient à réparer une conduite d’eau dans le compartiment des échelles du puits, au deuxième palier sous la surface. Le palier a cédé sous les pieds des travailleurs, qui ont fait une chute de 2,5 m jusqu’au troisième palier. L’un des deux travailleurs a poursuivi sa chute dans l’ouverture de l’échelle et s’est écrasé cinq mètres plus bas, sur le quatrième palier. Les deux travailleurs ont été transportés au Centre hospitalier d’Amos. Un des travailleurs est décédé après quelques jours des suites de ses blessures.
Trois causes expliquent l’accident
L’enquête a permis à la CNESST de retenir trois causes pour expliquer l’événement.
D’abord, une pièce de bois de la structure d’un palier dans le compartiment des échelles du passage d’homme de la mine, a cédé dû à un niveau de pourriture avancé faisant basculer le palier et chuter les travailleurs.
Ensuite, la conception et la construction de la structure du puits créaient un danger d’effondrement des paliers.
Enfin, la formation du travailleur qui inspectait la portion du puits contenant les échelles du passage d’homme était insuffisante.
La CNESST exige des correctifs
À la suite de l’accident, la CNESST a émis une décision à l’entreprise Breakwater Resources Ltd., Nyrstar mine Langlois, leur interdisant l’utilisation du passage d’homme, sauf pour évacuation d’urgence et inspection jusqu’à ce qu’un ingénieur en structure confirme la capacité portante des paliers.
De plus, la CNESST a exigé de l’entreprise qu’elle démontre que la présence de pourriture au niveau du puits ne représente pas un problème et que la capacité portante des paliers est adéquate avant de reprendre l’utilisation du compartiment des échelles.
En lien avec cet accident, la CNESST a délivré à l’employeur Breakwater Resources Ltd., Nyrstar, mine Langlois, un constat d’infraction. Pour une telle infraction, l’amende peut varier de 16 317 $ à 65 269 $ pour une première offense, et peut atteindre 326 349 $ en cas de récidive.
Suivis de l’enquête
Dans le but d’éviter qu’un tel incident ne se reproduise, la CNESST informera le comité de révision du Règlement sur la santé et la sécurité du travail dans les mines, le Comité du plan d’action dans les mines souterraines, l’Association minière du Québec (AMQ) et l’Association des entrepreneurs miniers du Québec (AEMQ) des conclusions de cette enquête.
De plus, dans le cadre de son partenariat avec la CNESST visant l’intégration de la santé et de la sécurité au travail dans la formation professionnelle et technique, le ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur diffusera le rapport d’enquête à titre informatif et à des fins pédagogiques dans les établissements de formation qui offrent le programme d’études Extraction de minerai (5261).
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