Décès d’un travailleur de l’entreprise Construction Dion & Fils à L’Île-des-Sœurs : une ouverture dans le plancher de la plate-forme de travail est en cause
Montréal, le 13 juin 2017
Le 21 septembre 2016, Simon Touzin, contremaître au service de l’entreprise Construction Dion & Fils, perdait la vie des suites d’un accident du travail survenu à L’Île-des-Sœurs. Il a fait une chute entre les madriers du plancher de la plate-forme de travail alors qu’il s’affairait à la recouvrir avec des contreplaqués. À la suite de son enquête, la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST) retient comme principale cause de l’accident une ouverture dans le plancher de la plate-forme de travail qui exposait le contremaître à une chute d’une hauteur de 17,2 mètres.
Le contremaître a fait une chute d’une hauteur de 17,2 mètres
Le jour de l’accident, le contremaître et deux collègues avaient pour tâches de restaurer les cornières et de remplacer certaines briques de la façade d’un immeuble à logements. Pour ce faire, ils utilisaient une plate-forme de travail motorisée qui se déplaçait verticalement le long d’un mât fixé à la structure de l’immeuble. Alors que la plate-forme était positionnée au 7e étage, le contremaître travaillait à la construction de son plancher composé de madriers et de contreplaqués avant de commencer les travaux.
C’est à ce moment que le contremaître, qui ne portait pas de harnais de sécurité, a fait une chute à travers les madriers du plancher. Les services d’urgence ont été appelés sur les lieux de l’accident. Le décès du travailleur a été constaté au centre hospitalier.
Deux causes expliquent l’accident
L’enquête a permis à la CNESST de retenir deux causes pour expliquer l’accident.
D’abord, alors qu’il s’affairait à compléter le plancher de la plate-forme de travail sur laquelle il prenait place, l’ouverture qui s’y trouvait a exposé le contremaître à un danger de chute d’une hauteur de 17,2 mètres.
Ensuite, les mesures de contrôle du risque de chute en lien avec l’utilisation de la plate-forme de travail étaient déficientes. En effet, la fourniture d’équipements de protection individuelle en nombre suffisant et le rappel aux travailleurs doivent être accompagnés de moyens de contrôle efficaces, lesquels sont nécessaires pour s’assurer que les mesures visant à prévenir les chutes de hauteur depuis la plate-forme de travail sont respectées sur le chantier.
La CNESST exige le port d’équipements de protection individuelle
À la suite de l’accident, la CNESST a exigé que l’employeur s’assure que les travailleurs portent un équipement de protection individuelle contre les chutes. De plus, l’employeur a dû fournir une méthode de travail, signée par un ingénieur, qui permet un accès sécuritaire à la plate-forme de travail. Les correctifs requis ont été apportés par l’employeur et la reprise des travaux a été autorisée.
Comment éviter un tel accident
La CNESST rappelle que le port d’équipements de protection individuelle est obligatoire lorsqu’un travailleur s’expose à une chute de plus de 3 mètres.
Rappelons que, selon la loi, tout employeur a l’obligation de s’assurer que l’organisation du travail ainsi que les équipements, les méthodes et les techniques pour l’accomplir sont sécuritaires. L’employeur et les travailleurs doivent faire équipe pour repérer les dangers et mettre en place les moyens nécessaires pour les éliminer et les contrôler.
Au Québec, depuis 5 ans, 45 travailleurs sont décédés après avoir fait une chute à un niveau inférieur.