Décès d’un travailleur de l’entreprise EBC inc. sur le chantier hydroélectrique La Romaine : la CNESST dévoile les conclusions de son enquête
Sept-Îles, le 29 novembre 2017
Le 9 décembre 2016, M. Luc Arpin, opérateur de pelle hydraulique au service de l’entreprise EBC inc., a perdu la vie au travail sur le chantier hydroélectrique La Romaine. Il a été enseveli par un important volume de roche qui s’est effondré sur la pelle hydraulique dans laquelle il prenait place. À la suite de son enquête, la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST) retient comme principale cause de l’accident que les études géotechniques et les moyens de contrôler le danger d’effondrement étaient insuffisants.
Écrasé sous un important volume de roche
Le soir de l’accident, M. Arpin était aux commandes d’une pelle hydraulique afin d’effectuer le chargement de roc dynamité dans des camions. Vers 22 h 50, une roche d’environ 0,4 m3 est tombée du bas d’une paroi rocheuse haute de 48 m sur le site de chargement. Au moment où M. Arpin s’en est approché, une partie de la paroi rocheuse s’est effondrée, telle une avalanche, et a enseveli la pelle. La cabine de la pelle hydraulique, avec M. Arpin à son bord, a alors été écrasée sous le poids de la roche.
Principale cause de l’accident
L’enquête a permis à la CNESST de retenir comme cause principale pour expliquer l’accident que les études géotechniques et les moyens de contrôle du danger d’effondrement étaient insuffisants et ont mené à la chute d’un important volume de roche instable qui n’avait pas été détecté. En effet, des investigations du roc plus approfondies, avec une analyse de stabilité sur toute la hauteur de l’excavation, auraient fait en sorte d’identifier au préalable le risque de chute d’un volume de roche. Ainsi, des moyens de contrôler le danger d’effondrement auraient pu être mis en place.
La CNESST exige une méthode de travail sécuritaire
À la suite de l’accident, la CNESST a ordonné la fermeture du lieu de travail concerné. Elle a demandé au maître d’œuvre du chantier, Hydro-Québec, des modifications à son programme de prévention relativement aux travaux d’excavation du roc. Le maître d’œuvre s’est conformé à l’exigence, et le 29 juin 2017, la CNESST a autorisé la reprise des travaux dans cette zone. Relativement à cet accident, la CNESST a délivré un constat d’infraction à l’entreprise EBC inc. ainsi qu’à Hydro-Québec. Pour ce type d’infractions, le montant de l’amende varie de 16 317 $ à 65 269 $ pour une première offense, et il pourrait atteindre 326 349 $ en cas de récidive.
Comment éviter un tel accident
La CNESST rappelle que, par la loi, l’employeur est tenu de prendre les mesures nécessaires pour protéger la santé et assurer la sécurité et l’intégrité de ses travailleurs. Il a également l’obligation de s’assurer que l’organisation du travail ainsi que les équipements, les méthodes et les techniques pour l’accomplir sont sécuritaires. L’employeur et les travailleurs doivent faire équipe pour repérer les dangers et mettre en place les moyens pour les éliminer ou les contrôler.
Suivis de l’enquête
Afin d’éviter qu’un tel accident se reproduise, la CNESST transmettra son rapport à l’Association des constructeurs de routes et grands travaux du Québec pour qu’elle en informe ses membres, ainsi qu’au ministère des Transports, de la Mobilité durable et de l’Électrification des transports.