Décès d’un travailleur de l’entreprise Les Constructions des Îles inc., à Cap-aux-Meules : la CNESST dévoile les conclusions de son enquête
Cap-aux-Meules, le 10 novembre 2016
Le 4 mai 2016, M. Éric Vigneau, magasinier au service de l’entreprise Les Constructions des Îles inc., perdait la vie au travail à la suite d’une chute d’une échelle portative à coulisse sur le sol de l’entrepôt de l’entreprise. À la suite de son enquête, la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST) retient comme principale cause la méthode d’utilisation de l’échelle portative, qui exposait le travailleur à une chute.
Une chute de faible hauteur qui s’avère mortelle
Le jour de l’accident, vers 19 h 05, M. Vigneau et un collègue se trouvaient à l’entrepôt de l’entreprise afin de préparer l’endroit pour recevoir une livraison de paquets de laine isolante. Ils devaient déplacer un paquet de bois qui se trouvait sur la mezzanine pour faire de l’espace au matériel à recevoir. Ils ont accédé à la mezzanine à l’aide d’une échelle portative à coulisse. Les deux travailleurs ont ensuite déplacé le paquet de bois. Une fois la tâche effectuée, le collègue de M. Vigneau a utilisé l’échelle et est descendu en premier. M. Vigneau a amorcé sa descente dans l’échelle en mettant sa main gauche sur le montant gauche. Il a pivoté pour déposer son pied droit et ensuite son pied gauche sur le huitième échelon, qui se trouvait à environ 2,11 m du sol. Sa main droite était sur le montant droit. M. Vigneau était seul dans l’échelle. À ce moment, son collègue a entendu un bruit d’échelle. Il a levé la tête et a vu M. Vigneau faire une chute. La tête de M. Vigneau est entrée en contact avec le plancher de béton. Il a succombé à ses blessures le 6 mai 2016.
Deux causes expliquent l’accident
L’enquête a permis à la CNESST de retenir deux causes pour expliquer l’accident.
D’abord, un mouvement de l’échelle a entraîné le déséquilibre du travailleur, causant sa chute. Cette cause est probable, puisque les témoignages n’ont pu préciser clairement la raison du mouvement de l’échelle. L’échelle n’était pas attachée ou fixée dans la partie supérieure, ni au niveau de la partie inférieure. Lors de son utilisation, il n’y avait personne qui tenait l’échelle à sa base. Le déplacement de M. Vigneau dans l’échelle a créé un mouvement de celle-ci, sans qu’elle ne se renverse ou glisse, ce qui a entraîné le déséquilibre de M. Vigneau, causant ainsi sa chute.
Ensuite, la méthode d’utilisation de l’échelle exposait le travailleur à une chute. L’échelle n’était pas fixée et on a noté l’absence de formation et d’application d’une procédure de travail sécuritaire en lien avec l’utilisation de l’échelle.
Exigences de la CNESST
À la suite de l’accident, la CNESST a entre autres exigé que l’employeur apporte une modification à son programme de prévention de façon à y inclure des procédures sécuritaires pour l’utilisation d’une échelle. L’employeur s’est conformé aux exigences indiquées au rapport.
Comment éviter un tel accident
La CNESST rappelle qu’en hauteur, il faut utiliser les moyens de protection pour ne pas tomber. Ainsi, si on utilise une échelle comme accès, il faut fixer solidement l’échelle, l’installer sur une base stable, s’assurer qu’elle dépasse le palier supérieur d’au moins 900 millimètres et toujours avoir les mains libres.
Au Québec depuis 5 ans, 45 travailleurs sont décédés après avoir fait une chute à un niveau inférieur.