Décès d’un travailleur de l’entreprise Les Exploitations J.Y.B. Papineau inc. : la CNESST dévoile les conclusions de son enquête
La procédure de cadenassage
Le jour de l’accident, en amorçant son quart de travail, M. Quevillon a été avisé de la présence d’un problème dans le système de mesurage de la tête multifonctionnelle de l’abatteuse no 409. Il devait donc procéder à la réparation d’une des composantes du système de mesurage, soit l’encodeur. Pour effectuer la réparation, le travailleur s’est dirigé vers la tête multifonctionnelle alors que le moteur de l’abatteuse tournait et que l’ordinateur était ouvert. C’est en manipulant l’encodeur, alors que M. Quevillon se trouvait dans la zone de coincement, qu’un signal envoyé à l’ordinateur a déclenché la fermeture des couteaux d’ébranchage, écrasant le travailleur contre les rouleaux d’entraînement. Les services d’urgence ont été appelés sur les lieux de l’accident. Le décès de M. Quevillon a été constaté à l’hôpital de Mont-Laurier.
Les deux causes de l’accident
L’enquête a permis à la CNESST de retenir deux causes pour expliquer l’accident.
D’abord, le travailleur se trouvait dans la zone de coincement des couteaux d’ébranchage au moment de la réparation de la tête multifonctionnelle de l’abatteuse alors que des sources d’énergie étaient toujours présentes.
Ensuite, la manipulation de l’encodeur a déclenché la fermeture des couteaux d’ébranchage, écrasant le travailleur contre les rouleaux d’entraînement de la tête multifonctionnelle de l’abatteuse.
La CNESST a interdit tous les travaux d’entretien mécanique ou autre
À la suite de l’accident, la CNESST a interdit tous les travaux d’entretien mécanique, de réparation mécanique, de déblocage, d’ajustement ou autres. De plus, la Commission a exigé que l’employeur forme à nouveau tous les travailleurs sur la procédure de cadenassage et sur la nouvelle façon de faire pour la tenue d’un registre des réparations mécaniques. L’employeur s’étant conformé à cette exigence, la reprise des travaux a été autorisée.
Comment éviter un tel accident
La CNESST rappelle l’importance d’appliquer la procédure de cadenassage afin de maîtriser les sources d’énergie. Pour en savoir plus sur la prévention des accidents liés à la sécurité des machines, il est possible de consulter le site : http://www.cnesst.gouv.qc.ca/securitemachines.
Rappelons que, de par la loi, tout employeur a l’obligation de s’assurer que l’organisation du travail ainsi que les équipements, les méthodes et les techniques pour l’accomplir sont sécuritaires. L’employeur et les travailleurs doivent faire équipe pour repérer les dangers et mettre en place les moyens pour les éliminer et les contrôler.
Suivis de l’enquête
Dans le but de sensibiliser les milieux de travail, la CNESST transmettra les conclusions de son rapport au comité paritaire de prévention du secteur forestier afin qu’il conscientise ses membres sur les dangers liés à l’entretien et à la réparation des têtes d’abattage mécanisée.
Enfin, dans le cadre de son partenariat avec la CNESST visant l’intégration de la santé et de la sécurité du travail dans la formation professionnelle et technique, le ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur diffusera, à titre informatif et à des fins pédagogiques, le rapport d’enquête dans les établissements de formation qui offrent le programme d’études Abattage et façonnage des bois.
Au Québec, depuis 5 ans, 35 travailleurs sont décédés après avoir subi un accident associé à des machines. Seulement dans la région des Laurentides, ce sont quatre travailleurs qui ont perdu la vie dans de tels accidents.