Décès d’un travailleur de l’entreprise Pro-planchers Montréal inc. : la CNESST dévoile les conclusions de son enquête
Montréal, le 14 février 2017
Le 30 juin 2016, M. Karl Dumont, parqueteur-sableur au service de l’entreprise Pro-planchers Montréal inc., perdait la vie au travail dans un accident survenu au 100, rue de Gaspé, dans l’arrondissement Verdun à Montréal. À la suite de son enquête, la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST) retient comme principale cause une gestion déficiente de la santé et de la sécurité quant à l’application des produits inflammables et volatiles.
Les vapeurs du scellant s’enflamment et causent une explosion
Cette journée-là, le chantier consistait à faire la réfection des parquets d’un appartement. Après avoir sablé les planchers avec des sableuses électriques, les travailleurs ont appliqué le scellant au sol, puis ont pris une pause afin de permettre au produit de sécher.
Pendant la pause, un des travailleurs a actionné un briquet au niveau du sol. Une source d’ignition a ainsi été créée, et les vapeurs du scellant qui s’étaient accumulées, à cause de l’absence de ventilation, se sont enflammées, causant une explosion.
Les services d’urgence ont été appelés sur les lieux de l’accident. Le travailleur est décédé au centre hospitalier quelques jours plus tard.
Trois causes expliquent l’accident
L’enquête a permis à la CNESST de retenir trois causes pour expliquer l’accident.
D’abord, il y a eu absence de ventilation alors que les travailleurs appliquaient un scellant à plancher inflammable et volatil.
Ensuite, un travailleur a créé une source d’ignition en actionnant un briquet dans un environnement chargé de vapeurs inflammables dont la concentration se situait dans la zone d’explosivité.
Enfin, la gestion de la santé et de la sécurité quant à l’application des produits inflammables et volatiles a été déficiente.
À la suite de l’accident, l’employeur a modifié son programme de prévention pour s’assurer que la ventilation est suffisante au moment de l’application du scellant.
Relativement à cet accident, la CNESST a délivré à l’employeur, Pro-planchers Montréal inc., un constat d’infraction. Pour ce type d’infractions, le montant de l’amende varie de 16 317 $ à 65 269 $ pour une première offense, et il pourrait atteindre 326 349 $ en cas de récidive.
Comment éviter un tel accident
La CNESST rappelle que tout employeur qui utilise des produits contrôlés doit obtenir du fournisseur les fiches signalétiques à jour, assurer la formation des employés et leur donner l’information nécessaire. Il doit aussi veiller à la mise en pratique des connaissances acquises.
Rappelons que la loi oblige tout employeur à s’assurer que l’organisation du travail ainsi que les équipements, les méthodes et les techniques pour l’accomplir sont sécuritaires. L’employeur et les travailleurs doivent faire équipe pour repérer les dangers et mettre en place les moyens pour les éliminer et les contrôler.
Suivis de l’enquête
Dans le cadre de son partenariat avec la CNESST visant l’intégration de la santé et de la sécurité du travail dans la formation professionnelle et technique, le ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur diffusera à titre informatif et à des fins pédagogiques le rapport d’enquête dans les établissements de formation qui offrent le programme d’étude Peinture en bâtiment. L’objectif de cette démarche est de soutenir les établissements et les enseignants dans leurs actions pédagogiques destinées à informer leurs étudiants sur les risques auxquels ils seront exposés et sur les mesures de prévention qui s’y rattachent.
Au Québec, depuis cinq ans, cinq travailleurs sont décédés après avoir été victimes d’une explosion.