Décès d’un travailleur de Rénovations Olymbec : un contact avec un fil électrique sous tension est en cause
Montréal, le 20 janvier 2016
Le 18 août 2015, Frédéric Castilloux, un jeune apprenti électricien, au service de Rénovations Olymbec, a perdu la vie alors qu’il exécutait des travaux d’électricité sur un chantier situé sur le boulevard Langelier à Montréal. Le travailleur est décédé d’un effet combiné d’une électrisation et d’un traumatisme à la tête des suites d’une chute. Parmi les causes à l’origine de l’accident, la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST) conclut que le dénudement d’un fil alors que celui-ci est sous tension est à l’origine du contact électrique.
La CNESST rend aujourd’hui publiques les conclusions de son enquête et rappelle à tous les employeurs leur obligation de s’assurer que l’organisation du travail ainsi que les équipements, les méthodes et les techniques pour l’accomplir sont sécuritaires. Pour ce faire, il est essentiel de bien repérer les dangers, d’en informer les travailleurs et de mettre en place des moyens pour les éliminer. Rappelons qu’entre 2010 et 2014, au Québec, 69 travailleurs du secteur de la construction ont perdu la vie.
Le jeune travailleur chute de l’escabeau après avoir reçu une décharge électrique
Le jour de l’accident, M. Castilloux se trouvait, avec un collègue, sur un chantier de réaménagent de bureaux, où il était chargé d’exécuter des travaux d’électricité. Tandis qu’il était sur la quatrième marche d’un escabeau de 6 pieds, pour dénuder un fil électrique, qui était sous tension, il a reçu une décharge électrique de 120 V, a chuté de l’escabeau et s’est cogné la tête sur le plancher de béton. Le travailleur a été transporté à l’hôpital, où son décès a été constaté.
Deux causes expliquent l’accident
L’enquête a permis à la CNESST d’établir deux causes pour expliquer l’accident. D’une part, le travailleur, alors qu’il travaillait dans un escabeau, a reçu une décharge électrique en dénudant un fil sous tension et a chuté au sol. D’autre part, la gestion de la santé et de la sécurité entourant les travaux d’électricité était déficiente.
La CNESST exige une méthode de travail sécuritaire
À la suite de cet accident, la CNESST a interdit la mise sous tension du disjoncteur principal du chantier. Une méthode de cadenassage a été exigée avant que les travaux d’électricité puissent reprendre et que le disjoncteur principal soit remis sous tension. L’employeur a apporté les correctifs nécessaires et la remise sous tension du disjoncteur principal a été autorisée.
En lien avec cet accident, la CNESST a délivré à Rénovations Olymbec un constat d’infraction. Pour ce type d’infraction, le montant de l’amende varie de 16 124 $ à 64 495 $ pour une première offense, et de 32 248 $ à 161 240 $ en cas de récidive.
Mesures de prévention
Pour éviter qu’un tel accident se reproduise, la CNESST demandera à la Corporation des maîtres électriciens du Québec et à l’Association des constructeurs-propriétaires en électricité et des électriciens d’entretien du Québec d’informer leurs membres des conclusions de l’enquête. La CNESST rappellera la nécessité de respecter la norme en vigueur lors de travaux relatifs à l’électricité, notamment de travailler hors tension en utilisant le cadenassage comme méthode de maîtrise de l’énergie électrique.
De plus, le ministère de l’Éducation, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, dans le cadre de son partenariat avec la CNESST visant l’intégration de la santé et de la sécurité dans la formation professionnelle et technique, diffusera, à titre informatif et à des fins pédagogiques, le rapport d’enquête dans les établissements de formation offrant les programmes d’études Électriciens/électriciennes.
La CNESST rappelle également l’importance de la formation et de la supervision pour les jeunes travailleurs de 24 ans et moins. En moyenne, depuis cinq ans, 32 jeunes sont blessés au travail chaque jour.
Depuis 5 ans, 69 travailleurs de la construction ont perdu la vie.