Décès d’un travailleur de Transport Dubé : la CSST dévoile les conclusions de son enquête
Gatineau, le 9 juillet 2015
Le 1er février 2015, Rock Laurin, camionneur de l’entreprise Transport Dubé, perd la vie au volant de son camion à benne basculante. Parmi les causes à l’origine de l’accident, la CSST conclut que l’absence de gestion des horaires de travail expose le camionneur aux dangers de l’hypovigilance au volant.
La CSST rend aujourd’hui publiques les conclusions de son enquête afin de rappeler à tous les employeurs du secteur du transport leur obligation de s’assurer d’une gestion adéquate des horaires de travail des travailleurs et du respect de la réglementation en vigueur sur les heures de conduite des véhicules lourds. Rappelons qu’entre 2010 et 2014, au Québec, 76 travailleurs ont perdu la vie des suites d’un accident de la route.
La benne du camion frappe un viaduc
Le jour de l’accident, le travailleur s’affaire au déneigement de stationnements d’édifices avec son camion à benne basculante. Il transporte la neige vers un site qui sert de dépôt. Après avoir effectué son dernier déchargement, il s’engage sur la route surplombant l’autoroute 5 alors que sa benne basculante est demeurée en position complètement levée. Il entre dans la bretelle d’accès menant à l’autoroute et, lorsque son camion passe sous le viaduc, le côté avant droit de la benne basculante le percute. La benne est arrachée sous l’impact et le camion poursuit sa route sur quelques mètres avant de se renverser sur le côté gauche. Le travailleur, qui est partiellement éjecté du véhicule, est écrasé sous celui-ci. Son décès est constaté sur place par les services ambulanciers.
Mieux identifier les dangers
L’enquête a permis à la CSST de retenir deux causes pour expliquer l’accident. D’abord, l’état d’hypovigilance du travailleur, en raison d’un nombre trop élevé d’heures de conduite effectuées sans prendre les temps de repos obligatoires, combiné à la tenue d’une conversation téléphonique, fait en sorte que le travailleur omet de refermer la benne basculante du camion avant son départ sur la route. Ensuite, l’absence de gestion des heures de travail a exposé le travailleur aux dangers de l’hypovigilance. Il incombait à l’employeur de s’assurer du respect des heures de conduite et de repos de ses chauffeurs.
À la suite de l’accident, la CSST a saisi le camion à des fins d’expertise. La CSST considère que l’employeur, Transport Dubé, a agi de manière à compromettre la santé et la sécurité des travailleurs. Par conséquent, un constat d’infraction lui a été délivré. Pour ce type d’infractions, l’amende peut varier de 16 124 $ à 64 495 $ pour une première offense, et de 32 248 $ à 161 240 $ s’il s’agit d’une récidive.
Mesures de prévention
Afin d’éviter qu’un tel accident se reproduise, la CSST fera parvenir son rapport d’enquête à la Société de l’assurance automobile du Québec afin de la sensibiliser au fait que les camions à benne basculante qui circulent sur le territoire québécois ne sont pas munis de mécanismes permettant d’aider les conducteurs à détecter la position de leur benne.
Aussi, la CSST fera parvenir les conclusions de son enquête à l’Association du camionnage du Québec, à l’Association nationale des camionneurs artisans inc., à l’Association des routiers professionnels du Québec et au Regroupement des entrepreneurs et des camionneurs indépendants du Québec, afin qu’elles puissent informer leurs membres respectifs.
Depuis 5 ans, au Québec, 76 travailleurs ont perdu la vie des suites d’un accident de la route.