Journalier percuté mortellement lors de l’abattage d’un arbre : la CSST constate des lacunes dans la méthode de travail
Saint-Jérôme, le 22 septembre 2015
Le 4 juin 2015, Benoit Lefebvre, journalier pour l’entreprise Michel Binette, connue sous le nom de « Abattage Émondage Number 1 », perd la vie au travail. Il est percuté mortellement par une section de la cime d’un arbre mort, communément appelé « chicot », qu’un coéquipier s’affaire à abattre. Parmi les causes à l’origine de l’accident, la CSST note des lacunes dans la méthode de travail, qui ont conduit le journalier à se trouver dans la zone dangereuse durant l’abattage d’un chicot.
La CSST rend aujourd’hui publiques les conclusions de son enquête et rappelle l’importance de bien respecter les méthodes de travail sécuritaires lors de travaux d’abattage, notamment en ce qui concerne la présence de personnes dans la zone dangereuse. Rappelons qu’entre 2010 et 2014, au Québec, 37 travailleurs ont perdu la vie après avoir été frappés par un objet.
Le travailleur est percuté alors qu’il se trouve dans la zone dangereuse
Le jour de l’accident, un abatteur procède, à l’aide d’une scie à chaîne, à l’abattage d’un chicot de feuillus dans une section boisée du terrain d’une résidence unifamiliale à Saint-Colomban. À la demande de l’employeur, M. Lefebvre marche vers le chicot dans le but de le pousser pour en diriger la chute. Mais avant qu’il n’atteigne l’arbre, l’abatteur termine l’abattage et l’arbre tombe. Dans sa chute, la cime du chicot casse et est projetée en direction du journalier, qui se trouve à environ deux mètres de la souche du chicot, le percutant à la tête. M. Lefebvre est transporté au centre hospitalier, où son décès est constaté.
Mieux identifier les dangers
L’enquête a permis à la CSST de retenir deux causes pour expliquer l’accident. D’une part, le journalier a été percuté par une section de la cime d’un chicot lors de l’abattage. D’autre part, la méthode de travail, qui consiste à pousser un chicot lors de son abattage, a fait en sorte que le journalier se trouvait dans la zone dangereuse lors de l’abattage.
La CSST exige une méthode de travail sécuritaire
À la suite de cet accident, la CSST a interdit à l’employeur d’effectuer des travaux d’abattage et d’élagage d’arbres. De plus, la CSST a exigé des mesures correctives, soit la transmission et l’application de méthodes de travail sécuritaires afin de contrôler le danger qu’un travailleur soit percuté par un objet lors de l’abattage ou de l’élagage d’arbres. L’employeur a cependant décidé de cesser ses activités d’abattage et d’élagage d’arbres.
Mesures de prévention
Pour éviter qu’un tel accident se reproduise, la CSST informera la Société internationale d’arboriculture du Québec et l’Association québécoise des arboriculteurs commerciaux, afin qu’ils informent leurs membres des conclusions de cette enquête.
Aussi, le ministère de l’Éducation, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, dans le cadre de son partenariat avec la CSST visant l’intégration de la santé et de la sécurité du travail dans la formation professionnelle et technique, diffusera à titre informatif et à des fins pédagogiques le rapport d’enquête dans les établissements qui offrent le programme d’études Arboriculture-élagage.
Depuis 5 ans, au Québec, 37 travailleurs ont perdu la vie après avoir été frappés par un objet.