Mécanicien d’ascenseur pour KONE inc. écrasé mortellement
lors de travaux de maintenance à Montréal : la CNESST dévoile les conclusions de son enquête
La CNESST rend aujourd’hui publiques les conclusions de son enquête sur l’accident du travail ayant coûté la vie à M. Simon Viel, mécanicien d’ascenseur au service de l’entreprise KONE inc., le 18 septembre 2017, dans l’arrondissement Le Sud-Ouest de Montréal.
Chronologie de l’accident
Le jour de l’accident, M. Viel effectuait des travaux de maintenance sur l’un des ascenseurs d’un bâtiment situé sur la rue Peel. Durant l’intervention, pour une raison indéterminée, il a accédé au toit de la cabine de l’ascenseur, en actionnant le mode inspection sur le dispositif de commande, afin qu’aucun usager ne puisse appeler ou utiliser l’ascenseur. Alors que M. Viel était toujours sur le toit de la cabine, il a remis manuellement l’ascenseur en mode de fonctionnement normal. Peu de temps après, un usager a appelé l’ascenseur, qui s’est mis à monter. Le travailleur a alors été coincé entre la structure de la cabine et le rail palier de l’ascenseur, soit le rail sur lequel la porte glisse pour s’ouvrir et se fermer. Les services d’urgence ont été appelés sur les lieux de l’accident. Le décès de M. Viel a été constaté sur place.
Les causes de l’accident
L’enquête a permis à la CNESST de retenir deux causes pour expliquer l’accident :
- Le travailleur était présent sur le toit de la cabine alors que l’ascenseur était en mode de fonctionnement normal et qu’un appel palier a été effectué. En mode de fonctionnement normal, le travailleur ne contrôle pas la vitesse ni le déplacement de l’ascenseur. Celui-ci se déplace donc à sa vitesse habituelle, en fonction des appels effectués par les usagers lorsqu’ils appuient sur le bouton;
- Le travailleur n’a pas appliqué le mode spécifique qui permet le contrôle des énergies lors de travaux de maintenance. Selon la procédure d’accès et de sortie du toit de la cabine tirée du programme de prévention de l’entreprise KONE inc., le mode de fonctionnement inspection permet au travailleur de contrôler le déplacement et la vitesse de la cabine.
Comment éviter un tel accident
La CNESST rappelle l’importance de bien contrôler les énergies lors d’interventions de maintenance sur des appareils, tels qu’un ascenseur, notamment en mettant en place une méthode de travail et des procédures sécuritaires et en informant et en formant les travailleurs sur les risques que peuvent représenter ces appareils et machines.
Par la loi, l’employeur est tenu de prendre les mesures nécessaires pour protéger la santé et assurer la sécurité et l’intégrité physique de ses travailleurs. Il a également l’obligation de s’assurer que l’organisation du travail ainsi que les équipements, les méthodes et les techniques pour l’accomplir sont sécuritaires.
En tout temps, les travailleurs doivent faire équipe avec l’employeur pour repérer les dangers et mettre en place les moyens pour les éliminer ou les contrôler.
Suivis de l’enquête
- La technologie actuelle dans le domaine des ascenseurs ne prévoit pas de dispositif de sécurité visant à empêcher qu’un mécanicien puisse se trouver sur le toit d’une cabine d’un ascenseur en mode de fonctionnement normal. La CNESST transmettra donc son rapport d’enquête aux fabricants d’ascenseurs pour les sensibiliser au problème;
- La CNESST demandera à l’Association canadienne des entrepreneurs en ascenseurs et à l’Union internationale des constructeurs d’ascenseurs d’informer leurs membres des conclusions de l’enquête;
- Le rapport d’enquête sera diffusé dans les établissements de formation offrant le programme d’études Mécanique d’ascenseur pour sensibiliser les futurs travailleurs.