Mort d’un travailleur à la Mine Westwood :
la CNESST rend public son rapport d’enquête
Le 23 février 2017, Pierre Audet, mineur à la Mine Westwood, exploitée par l’entreprise IAMGOLD Corporation, a perdu la vie sous terre. À la suite de son enquête, la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST) retient comme principale cause de l’accident le déplacement intempestif d’une chargeuse-navette, qui a coincé mortellement le travailleur entre celle-ci et la plateforme de sécurité.
Le travailleur se retrouve coincé entre la chargeuse-navette et la plateforme de sécurité
Lors du quart de travail de nuit du 22 au 23 février 2017, M. Audet avait été assigné au poste de travail d’opérateur de chargeuse-navette. Pour retirer le minerai du chantier d’abattage, le travailleur opérait la chargeuse-navette munie d’une caméra en mode télécommandé, à partir d’une plateforme de sécurité.
À la fin du quart de travail, le travailleur a placé les sacs d’échantillons de minerais dans la cabine de la chargeuse-navette et a mis la télécommande sur le siège, avec sa boîte à lunch. La chargeuse-navette s’est alors mise à avancer de manière intempestive et le travailleur s’est retrouvé coincé entre celle-ci et la plateforme de sécurité utilisée pour l’opération télécommandée.
Constatant que M. Audet manquait à l’appel, le contremaître a déclenché les mesures de recherche pour retrouver le travailleur. Les secouristes ont découvert M. Audet inconscient, face contre terre, à proximité de la chargeuse-navette. Des manœuvres de réanimation ont été pratiquées et le travailleur a été transporté au Centre hospitalier de Rouyn-Noranda, où son décès a été constaté.
Quatre causes expliquent l’événement
L’enquête a permis à la CNESST de retenir quatre causes pour expliquer l’accident. D’une part, le déplacement intempestif de la chargeuse-navette a coincé mortellement le travailleur entre celle-ci et la plateforme de sécurité.
Ensuite, le frein de stationnement n’ayant pas été actionné, le déplacement de la chargeuse-navette était possible.
Ensuite, le levier d’accélérateur de la télécommande a été maintenu actionné en position d’avance, entraînant le mouvement de la chargeuse-navette.
Finalement, le dispositif d’interverrouillage de la porte de la chargeuse-navette était non fonctionnel.
La CNESST exige des correctifs
À la suite de cet accident, la CNESST a exigé de l’employeur qu’il remette en fonction le dispositif d’interverrouillage de la porte de toutes ses chargeuses-navettes.
En lien avec cet accident, la CNESST a délivré à l’employeur, IAMGOLD Corporation, un constat d’infraction. Pour une telle infraction, l’amende peut varier de 16 645 $ à 66 183 $ pour une première infraction, et peut atteindre 330 918 $ en cas de récidive.
Suivis de l’enquête
Afin d’éviter qu’un tel accident se reproduise, la CNESST informera des conclusions de cette enquête l’Association minière du Québec et l’Association des entrepreneurs miniers du Québec.
De plus, le ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur, dans le cadre de son partenariat avec la CNESST, diffusera le rapport d’enquête dans les établissements de formation qui offrent le programme d’études Extraction de minerai.
Au Québec, depuis 5 ans, 21 travailleurs ont été heurtés mortellement par un véhicule ou de l’équipement mobile alors qu’ils circulaient à pied. Pour la région de l’Abitibi-Témiscamingue, ce sont 2 travailleurs qui ont perdu la vie en pareilles circonstances.