Décès d’un travailleur de l’entreprise BSF/Home lavage de vitres inc. de Boucherville : un bris sur la plateforme suspendue entraîne la chute au sol de deux travailleurs
Longueuil, le 13 octobre 2016
Le 28 septembre 2015, M. Frédérick Noël, laveur de vitres au service de BSF/Home lavage de vitres inc. de Boucherville, a perdu la vie au travail. Il a fait une chute mortelle d’environ 18 mètres alors qu’il s’affairait au lavage des vitres d’un immeuble avec un autre travailleur à partir d’une plateforme suspendue. À la suite de son enquête, la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST) retient comme principale cause le fait que la barre de connexion entre le treuil et l’étrier de la plateforme suspendue a cédé sous l’effet des forces générées par le déblocage du rouleau d’appui.
L’effet des forces générées par le déblocage du rouleau d’appui fait céder la barre de connexion
Le jour de l’accident, en fin d’après-midi, deux laveurs de vitres ont pris leur position respective dans la plateforme suspendue, afin de la remonter en position de remisage. À la hauteur du sixième étage, un des rouleaux d’appui de la plateforme suspendue s’est coincé dans le cadrage d’une des fenêtres de l’immeuble. M. Noël a tenté de dégager le rouleau en commandant la descente de son côté et en poussant sur le rebord de fenêtre, mais le blocage a persisté. Son coéquipier, positionné du côté gauche dans la plateforme, a procédé à la descente de son côté afin de ramener la plateforme en position horizontale, ce qui a provoqué le déblocage du rouleau d’appui. La force générée par le déblocage du rouleau d’appui a provoqué le bris de la barre de connexion reliant le treuil à l’étrier de la plateforme suspendue du côté droit. Ce bris a occasionné le basculement de la plateforme en position verticale, entraînant M. Noël dans une chute de 18 mètres vers le sol. Les services d’urgence ont été appelés sur les lieux de l’accident. Le décès du travailleur a été constaté au centre hospitalier. Le second travailleur a subi des blessures importantes qui n’ont pas mis sa vie en danger.
Deux causes expliquent l’accident
L’enquête a permis à la CNESST de retenir deux causes pour expliquer l’accident. D’abord, la barre de connexion entre le treuil et l’étrier de la plateforme suspendue a cédé sous l’effet des forces générées par le déblocage du rouleau d’appui.
Ensuite, les travailleurs ont omis de relier leur protection antichute alors qu’ils travaillaient dans une plateforme suspendue.
La CNESST exige des mesures de la part du fabricant de la pièce en cause
À la suite de l’accident, en suivant les expertises réalisées, la CNESST a émis une ordonnance au fabricant Tractel inc. interdisant la vente, la fourniture, la location et la distribution des barres de connexion treuil-étrier ainsi que les treuils de marque Tirak qui en sont munis. Le 6 septembre 2016, la décision d’interdiction de vente est levée pour les barres de connexion fabriquées selon les spécifications d’avril 2008 uniquement.
De plus, le 7 septembre 2016, la CNESST a acheminé aux clients de Tractel inc. et à des associations syndicales et patronales un communiqué visant à interdire l’utilisation des plateformes munies de barres de connexion datant d’avant avril 2008.
Comment éviter un tel accident
La CNESST rappelle que les travailleurs doivent porter une protection antichute en tout temps, lorsqu’ils travaillent dans une plateforme suspendue.
Au Québec, depuis 5 ans, 45 travailleurs sont décédés après avoir fait une chute à un niveau inférieur.