Travailleur de La Coop fédérée division Énergies Sonic gravement blessé à Verchères lors du remplissage d’une bouteille de propane chez un client
Longueuil, le 25 avril 2017
Le 24 mai 2016, M. Alain Chicoine, camionneur-livreur au service de l’entreprise La Coop fédérée division Énergies Sonic, a été sévèrement blessé à la tête et a subi des brûlures par le froid alors qu’il effectuait le remplissage d’une bouteille de propane chez un client. À la suite de son enquête, la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST) retient comme principale cause de cet accident que le bris survenu sur le raccord de remplissage de la bouteille, suivi de l’écoulement libre du propane dans le système de transfert du camion-citerne, a exposé le travailleur à un jet de propane liquide.
Le robinet est projeté contre la tête du travailleur
Le jour de l’accident, le travailleur effectuait la livraison de propane liquide chez différents clients à l’aide d’un camion-citerne. Lors de sa dernière livraison de la journée, le travailleur devait effectuer le remplissage de cinq bouteilles de propane pour chariot élévateur. Tandis qu’il remplissait la cinquième bouteille, le raccord de remplissage de la bouteille s’est brisé. Le robinet servant au transfert du gaz s’est alors séparé brusquement de la bouteille et a été projeté contre la tête du travailleur, qui a subi une fracture du crâne avec commotion cérébrale. Le robinet, toujours ouvert, a laissé s’écouler environ 420 litres de propane sur le lieu de travail avant que le travailleur ait réussi à le refermer, ce qui lui a causé du même coup des brûlures par le froid au troisième degré aux mains et au bras droit. Les services d’urgence ont été appelés sur les lieux de l’accident et le travailleur, grièvement blessé, a été transporté au centre hospitalier.
Deux causes peuvent expliquer l’accident
L’enquête a permis à la CNESST de retenir une cause et d’en considérer une autre comme étant probable pour expliquer l’accident. D’une part, le travailleur a été exposé à un écoulement libre du propane liquide lorsque le raccord de la bouteille du client s’est brisé. D’autre part, il semble probable que les efforts exercés lors des activités de livraison du propane aient entraîné la rupture du raccord, qui était préalablement fragilisé. En effet, l’analyse métallurgique effectuée sur le raccord de remplissage brisé révèle la présence d’un phénomène de fragilisation par métal liquide. Ce phénomène rare aurait diminué la résistance de cette pièce dès son usinage en 2002.
Les exigences de la CNESST
À la suite de l’accident, la CNESST a notamment interdit l’utilisation de la bouteille de propane impliquée dans l’accident ainsi que du camion-citerne ayant servi aux livraisons. L’utilisation du camion-citerne a été autorisée de nouveau à la suite de l’inspection de conformité effectuée par le fabricant.
Les activités de livraison de propane à l’aide de bouteilles du même type que celle qui a été impliquée dans l’accident ont également été interdites jusqu’à ce que l’employeur prenne les mesures nécessaires pour assurer le respect de méthodes de travail sécuritaires.
Relativement à cet accident, la CNESST a délivré un constat d’infraction à l’employeur, La Coop fédérée division Énergies Sonic. Pour ce type d’infractions, le montant de l’amende varie de 16 317 $ à 65 269 $ pour une première offense, et peut atteindre 326 349 $ en cas de récidive.
Comment éviter un tel accident
Rappelons que, en vertu de la loi, tout employeur doit prendre les mesures nécessaires pour protéger la santé et assurer la sécurité et l’intégrité des travailleurs. Il a également l’obligation de s’assurer que l’organisation du travail ainsi que les équipements, les méthodes et les techniques pour l’accomplir sont sécuritaires. L’employeur et les travailleurs doivent faire équipe pour repérer les dangers et mettre en place les moyens nécessaires pour les éliminer ou les contrôler.
Suivis de l’enquête
Afin de sensibiliser les milieux de travail, la CNESST avisera l’Association québécoise du propane (AQP) et l’Association canadienne du propane (ACP) des conclusions de son enquête pour que leurs membres en soient informés.