Un aide-pêcheur disparu en mer : la CSST dévoile les résultats de son enquête
Gaspé, le 11 février 2015
La CSST rend aujourd’hui publiques les conclusions de son enquête et rappelle à tous les employeurs leur obligation de s’assurer que l’organisation du travail ainsi que les équipements, les méthodes et les techniques pour l’accomplir sont sécuritaires. Pour ce faire, il est essentiel de bien identifier les dangers, d’en informer les travailleurs et de mettre en place des moyens pour les éliminer. Rappelons qu’au Québec, entre 2009 et 2013, 3 travailleurs sont décédés dans le secteur de la pêche.
L’aide-pêcheur fait une chute par-dessus bord
Le jour de l’accident, vers 3 h, le capitaine donne l’ordre de remonter le chalut à bord. Une fois à bord, on constate une bonne quantité de sébastes dans le filet. On doit séparer les sébastes, qui se trouvent au-dessus des crevettes à l’aide d’un cordage étrangleur. Afin de rejeter les sébastes par-dessus bord, l’aide-pêcheur monte sur la boîte à crevettes. Cette boîte en métal de 3,4 mètres par 2,05 mètres, dans laquelle on déverse les captures, est accolée au pavois arrière du bateau. Sur cette boîte, les pieds de l’aide-pêcheur se trouvent à la même hauteur que la bordure supérieure du pavois, qui sert de garde-corps. Alors qu’il manipule le chalut, une vague fait tanguer le bateau. Il perd l’équilibre et tombe à l’eau. Le capitaine amorce les manœuvres pour retrouver l’aide-pêcheur. Plusieurs bateaux ayant répondu à l’appel d’urgence sont mobilisés pour les recherches, mais l’aide-pêcheur n’a pu être retrouvé.
Mieux identifier les dangers
L’enquête de la CSST a permis d’identifier deux causes à l’origine de l’accident. D’abord, la conception du pont de pêche du Marie-Simon I fait en sorte que le travailleur, qui doit monter sur la boîte à crevettes lors des opérations de rejet à la mer des sébastes, s’expose à une chute par-dessus bord. De plus, au moment où l’aide-pêcheur effectue une opération de rejet à la mer des sébastes, un mouvement du bateau lui fait perdre l’équilibre et il tombe par-dessus bord.
La CSST exige des mesures correctives
Afin de pouvoir reprendre les activités de pêche sur le bateau, la CSST a exigé que l’employeur prenne les mesures nécessaires pour protéger les travailleurs contre les chutes par-dessus bord. Ainsi, les travaux de pêche ont pu reprendre, considérant que les aides-pêcheurs portent désormais des gilets de sauvetage pour les opérations de virage et de filage du chalut et que l’aide-pêcheur devant monter sur la boîte à crevettes est attaché à l’aide d’un harnais relié à un point d’ancrage sur le bateau.
Moyens de prévention
Afin d’éviter la répétition d’un tel accident, la CSST présentera les conclusions de ce rapport aux partenaires suivants : l’Institut de recherche Robert-Sauvé en santé et en sécurité du travail, le Bureau de la sécurité des transports du Canada, le Comité permanent de la région du Québec sur la sécurité des bateaux de pêche, Transports Canada, les associations des capitaines-propriétaires, les associations d’aides-pêcheurs du Québec et les chantiers maritimes. Elle soulignera l’importance de mettre en place des moyens pour éviter que les aides-pêcheurs tombent à l’eau, et plus particulièrement l’aménagement du pont pour éviter le travail sur la boîte à crevettes.