Un couvreur chute mortellement d’un toit : la CSST identifie des lacunes dans la gestion de la sécurité des travaux en hauteur
Joliette, le 2 avril 2015
Le 10 novembre 2014, Réal Fradette, couvreur au service de Couvertures Michel Sylvain, chute mortellement du toit d’une résidence. Parmi les causes à l’origine de l’accident, la CSST identifie des lacunes dans la gestion de la sécurité en regard de l’identification des dangers, de la planification des moyens de prévention et de l’utilisation des dispositifs d’arrêt de chute.
La CSST rend aujourd’hui publiques les conclusions de son enquête en vue de sensibiliser les maîtres d’œuvre, les employeurs et les travailleurs à l’importance de la gestion de la sécurité sur un chantier. Rappelons qu’au Québec, entre 2009 et 2013, 55 travailleurs ont perdu la vie à la suite d’une chute à un niveau inférieur.
Le travailleur fait une chute de près de trois mètres
Le jour de l’accident, le couvreur s’affaire, avec des collègues, à la réfection du revêtement de certains versants de la toiture d’une résidence. En effectuant la pose de papier-feutre sur un des versants de la toiture, il dépose un rouleau près du ventilateur de toit et le déroule en reculant vers le toit du garage. Les pentes inverties des versants amènent le couvreur à poser les pieds sur le toit du garage. Soudainement, il perd l’équilibre et glisse entre la lucarne et le mur pignon. Il tombe de la bordure du toit et termine sa chute sur le pavé en asphalte. Un collègue et l’employeur lui portent secours. Les services d’urgence sont appelés. Le couvreur est transporté à l’hôpital, où il décède quelques jours plus tard.
Mieux identifier les dangers
L’enquête a permis à la CSST d’établir deux causes pour expliquer cet accident. D’une part, le travailleur glisse sur un versant abrupt de la toiture et poursuit sa chute jusqu’au sol. D’autre part, la gestion de la sécurité est déficiente en regard de l’identification des dangers, de la planification des moyens de prévention et de l’utilisation des dispositifs d’arrêt de chute.
La CSST exige d’informer et de former les travailleurs
À la suite de cet accident, la CSST a notamment exigé de l’employeur qu’il informe ses travailleurs et qu’il les forme sur l’installation et l’utilisation des dispositifs d’arrêt de chute.
Mesures de prévention
Dans le but d’éviter qu’un tel accident ne se reproduise, la CSST demandera à l’Association des maîtres couvreurs du Québec ainsi qu’à l’Association des entrepreneurs en construction du Québec d’informer leurs membres des conclusions de cette enquête.
De plus, dans le cadre de son partenariat avec la CSST visant à intégrer la santé et la sécurité du travail dans la formation professionnelle et technique, le ministère de l’Éducation, du Loisir et du Sport diffusera le rapport d’enquête, à titre informatif et à des fins pédagogiques, dans les établissements de formation qui offrent les programmes d’études Pose de revêtement de toiture et Charpenterie-menuiserie.
Depuis décembre 2013, dans la seule région de Lanaudière, la CSST déplore le décès de trois couvreurs à la suite d’une chute de hauteur. Trois décès qui auraient pu être évités. Afin de sensibiliser davantage le milieu de travail à cette réalité, la Direction régionale de Lanaudière de la CSST a rencontré dernièrement près de 200 travailleurs et employeurs pour leur rappeler l’importance de prendre tous les moyens appropriés en vue de prévenir les chutes de hauteur lors de la construction ou la rénovation d’une toiture.
Entre 2009 et 2013, au Québec, 55 travailleurs ont perdu la vie à la suite d’une chute à un niveau inférieur