Un entrepreneur-électricien est coincé mortellement : la CNESST conclut à des lacunes dans l’organisation sécuritaire du travail
Joliette, le 27 janvier 2016
Le 19 août 2015, Jocelyn Breault, entrepreneur-électricien, est coincé mortellement contre un convoyeur lors de la réparation du moteur de celui-ci. Parmi les causes à l’origine de l’accident, la CNESST conclut à des lacunes dans l’organisation sécuritaire du travail et lors de la supervision au moment du levage des travailleurs.
La CNESST rend aujourd’hui publiques les conclusions de son enquête et rappelle à tous les employeurs leur obligation de s’assurer que l’organisation du travail ainsi que les équipements, les méthodes et les techniques pour l’accomplir sont sécuritaires. Pour ce faire, il est essentiel de bien repérer les dangers, d’en informer les travailleurs et de mettre en place des moyens pour les éliminer. Rappelons qu’entre 2010 et 2014, au Québec, 32 travailleurs sont décédés après avoir été coincés ou écrasés par des objets.
L’entrepreneur-électricien est coincé mortellement
Au moment de l’accident, afin de réparer le moteur d’un convoyeur situé en hauteur, l’entrepreneur-électricien et un travailleur de l’entreprise Les Sables La-Ro prennent place dans le godet d’une chargeuse sur pneus. L’opérateur de la chargeuse les élève en position de travail à environ 2,4 m au-dessus du sol. Le travailleur situé dans le godet, ayant besoin d’un outil, s’adresse à l’opérateur. Pour entendre ce que son collègue lui demande, l’opérateur se penche vers la fenêtre de la portière, à sa droite. Dans son mouvement, il accroche par inadvertance le levier de commande qui actionne un cylindre hydraulique et entraîne le déversement du godet. L’entrepreneur-électricien est écrasé contre la structure devant lui. Ce dernier est transporté à l’hôpital où son décès est constaté.
Mieux identifier les dangers
L’enquête a permis à la CNESST d’établir deux causes pour expliquer cet accident. D’une part, le basculement inopiné du godet dans lequel prend place un entrepreneur-électricien le coince mortellement contre un convoyeur. D’autre part, l’organisation sécuritaire du travail et la supervision à l’égard du levage des travailleurs sont déficientes et exposent ces derniers aux dangers d’écrasement et de chute.
La CNESST exige une méthode de travail sécuritaire
À la suite de cet accident, la CNESST a interdit le levage des travailleurs à l’aide du godet d’une chargeuse ou de toute autre machinerie lourde non prévue pour le levage de personnel.
En lien avec cet accident, la CNESST a délivré à l’employeur Les Sables La-Ro un constat d’infraction. Pour ce type d’infractions, l’amende peut varier de 16 124 $ à 64 495 $ pour une première offense, et de 32 248 $ à 161 240 $ s’il s’agit d’une récidive.
Mesures de prévention
Afin d’éviter qu’un tel accident se reproduise, la CNESST informera les exploitants de carrières et de sablières des résultats de cette enquête, pour que ceux-ci mettent en place des mesures de prévention destinées à éliminer les dangers lors du levage de personnel.
De plus, dans le cadre de son partenariat avec la CNESST visant l’intégration de la santé et de la sécurité au travail dans la formation professionnelle et technique, le ministère de l’Éducation, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche diffusera, à titre informatif et à des fins pédagogiques, le rapport d’enquête dans les établissements de formation qui offrent les programmes d’études Conduite d’engins de chantier et Conduite d’engins de chantier nordique.
Depuis 5 ans, au Québec, 32 travailleurs sont décédés après avoir été coincés ou écrasés par des objets.