Un opérateur de chargeuse est écrasé mortellement : la CSST identifie des lacunes dans la gestion des travaux d’entretien et de réparation
Joliette, le 17 mars 2015
Le 8 septembre 2014, Normand Béland, opérateur de chargeuse sur pneus au service de l’entreprise Jobert, est écrasé mortellement lors du démantèlement du corps de soupape, un composant du système hydraulique de la chargeuse. Parmi les causes à l’origine de l’accident, la CSST identifie notamment des lacunes dans la gestion de la santé et de la sécurité des travaux d’entretien et de réparation de la machinerie lourde.
La CSST rend aujourd’hui publiques les conclusions de son enquête afin de sensibiliser les milieux de travail qui effectuent l’entretien et la réparation d’engins de chantier à l’importance de la gestion de la santé et de la sécurité, notamment en ce qui concerne le repérage des risques et la mise en place d’une méthode de travail sécuritaire. Rappelons qu’au Québec, entre 2009 et 2013, 39 travailleurs sont décédés après avoir été coincés ou écrasés par de l’équipement ou des objets.
Le travailleur est écrasé mortellement
Le jour de l’accident, la chargeuse est stationnée près du garage de l’entreprise pour la réparation d’une fuite d’huile hydraulique sous le corps de soupape. Le godet de la chargeuse est à plat sur des blocs de béton, à une hauteur d’environ 1,2 m. L’opérateur est sous les bras de la chargeuse afin de procéder au démantèlement du corps de soupape. Un autre travailleur, qui s’affaire dans le garage, entend soudainement un bruit s’apparentant à de l’huile qui gicle, suivi d’un fort bruit d’impact. Il se rend à l’extérieur du garage et constate que le godet est pratiquement au sol et que l’opérateur est écrasé sous les bras de levage de la chargeuse. Diverses manœuvres sont entreprises pour le dégager. Il est transporté à l’hôpital, où son décès est constaté.
Mieux identifier les dangers
L’enquête a permis à la CSST d’établir trois causes pour expliquer cet accident. Tout d’abord, le travailleur s’installe dans une zone dangereuse pour procéder au démantèlement du corps de soupape de la chargeuse. Également la perte soudaine de pression hydraulique libère la rotule qui relie le godet au bras de levage modifiant l’état d’équilibre des bras de levage de la chargeuse et entraînant ainsi le godet au sol. Finalement,la gestion de la santé et de la sécurité concernant les travaux d’entretien et de réparation de la machinerie lourde est déficiente.
La CSST exige une méthode de travail sécuritaire
À la suite de cet accident, la CSST a notamment exigé de l’employeur qu’il mette en place une méthode de travail sécuritaire lors de travaux d’entretien et de réparation de la chargeuse.
La CSST considère que l’employeur, Jobert, a agi de manière à compromettre la santé et la sécurité des travailleurs. Par conséquent, un constat d’infraction lui a été délivré. Pour ce type d’infractions, l’amende peut varier de 15 839 $ à 63 355 $ pour une première offense, et de 31 678 $ à 158 389 $ s’il s’agit d’une récidive.
Mesures de prévention
Afin d’éviter qu’un tel accident se reproduise, dans le cadre de son partenariat avec la CSST visant l’intégration de la santé et de la sécurité au travail dans la formation professionnelle et technique, le ministère de l’Éducation, du Loisir et du Sport diffusera, à titre informatif et à des fins pédagogiques, le rapport d’enquête dans les établissements de formation qui offrent les programmes d’études Mécanique d’engins de chantier et Conduite d’engins de chantier.