Un travailleur agricole saisonnier reste coincé dans un trou d’homme et se noie : la CSST rend publiques les conclusions de son enquête
Valleyfield, le 31 mars 2015
Le 26 mai 2014, Ivan Guerrero Reyes, travailleur au service de l’entreprise Les Jardins Ormstown ltée, à Ormstown, perd la vie au travail. Il meurt noyé dans un trou d’homme où il est resté coincé. Parmi les causes à l’origine de l’accident, la CSST retient une gestion déficiente de la santé et de la sécurité sur la ferme. La CSST rend aujourd’hui publiques les conclusions de son enquête afin de rappeler aux employeurs et aux travailleurs que tous les milieux de travail doivent être sécuritaires en tout temps. Rappelons qu’au Québec, entre 2009 et 2013, 21 travailleurs du secteur de l’agriculture ont perdu la vie.
Méthode de travail improvisée lors de travaux de plomberie dans la maison mobile
Le jour de l’accident, le travailleur s’affaire à réparer la plomberie défectueuse sous l’évier de la salle de bain de la maison mobile où il loge durant son séjour. Il se rend ensuite au trou d’homme, situé à 27 mètres de la résidence, pour rétablir l’alimentation en eau du bâtiment. À son retour à l’intérieur de la maison mobile, le travailleur aurait constaté qu’une nouvelle fuite s’est déclarée derrière la douche et serait donc retourné au trou d’homme afin de refermer l’alimentation en eau.
Le travailleur se penche au-dessus du trou, faisant 122 cm de profondeur, pour actionner manuellement une valve située au fond. En effet, la tige métallique permettant son maniement à partir de l’extérieur du trou a été déconnectée lors d’une fausse manœuvre. En étirant son bras pour atteindre la valve, il perd l’équilibre et tombe tête première dans le trou, qui contient environ 46 cm d’eau de pluie accumulée. Le travailleur reste coincé dans le trou d’homme, la tête vers le bas, et se noie. Le travailleur est dégagé et son décès est constaté par les services médicaux.
Deux causes expliquent l’accident
L’enquête a permis à la CSST de retenir deux causes pour expliquer l’accident. D’une part, le travailleur s’est noyé après être tombé tête première dans un trou d’homme exigu en tentant de fermer une valve d’alimentation submergée située au fond du trou. D’autre part, des déficiences dans la gestion de la santé et de la sécurité du travail ont mené à l’utilisation d’une méthode de travail improvisée et dangereuse lors des travaux de réparation de la plomberie de la maison mobile.
La CSST exige des correctifs
À la suite de l’accident, la CSST a exigé de l’employeur qu’il sécurise l’accès au trou d’homme avant l’embauche de nouveaux travailleurs.