Un travailleur de la Ferme Gagné perd la vie lors de travaux d’aménagement forestier : la CSST dévoile les résultats de son enquête
Sherbrooke, le 29 avril 2015
Le 4 novembre 2014, alors qu’il procède à des travaux d’aménagement forestier en bordure d’un champ, un travailleur de la Ferme agro-forestière Gagné de Lingwick, Jean-Claude Gaulin, reste coincé sur son tracteur et décède par la suite. Parmi les causes à l’origine de l’accident, la CSST identifie une technique d’abattage d’arbre déficiente qui entraîne la perte de contrôle de l’arbre lors de sa chute.
La CSST rend aujourd’hui publiques les conclusions de son enquête et rappelle à tous les employeurs leur obligation de s’assurer que l’organisation du travail ainsi que les équipements, les méthodes et les techniques pour l’accomplir sont sécuritaires. Rappelons qu’entre 2010 et 2014, au Québec, 37 travailleurs sont décédés après avoir été frappés par un objet.
Le travailleur reste coincé entre l’arbre et le tracteur Le jour de l’accident, le travailleur procède à des travaux d’aménagement forestier en bordure d’un champ. Après avoir appuyé le godet du tracteur en hauteur sur l’arbre, il commence l’abattage. Il effectue l’entaille de direction, le trait d’abattage, puis retourne sur le tracteur. Alors qu’il est assis aux commandes, l’arbre tombe en partie sur le tracteur. Il se retrouve coincé entre l’arbre et le siège, incapable de se déprendre. Voyant que le travailleur n’est toujours pas de retour en fin de journée, l’employeur se rend immédiatement sur les lieux de son travail. Le travailleur est toujours assis sur le tracteur, moteur en marche. Les services d’urgence sont appelés et des manœuvres de réanimation sont entreprises. Les ambulanciers transportent ensuite le travailleur au Centre hospitalier où son décès est constaté.
Mieux identifier les dangers
L’enquête de la CSST a permis de retenir deux causes pour expliquer l’accident. D’abord, une technique d’abattage déficiente entraîne la perte de contrôle de l’arbre lors de sa chute. Puis, le travailleur se retrouve coincé par un arbre à la suite de l’utilisation d’un équipement mécanique inadéquat.
La CSST exige des méthodes sécuritaires de travail
À la suite de l’accident, la CSST a interdit à l’employeur l’utilisation de ses tracteurs de ferme puisqu’ils n’ont pas les dispositifs de protection requis. La CSST a rappelé également à l’employeur que les travailleurs qui effectuent des travaux d’abattage manuel doivent avoir reçu et réussi la formation théorique et pratique intitulée Santé et sécurité en abattage manuel.
Mesures de prévention
La CSST informera l’Union des producteurs agricoles (UPA) des conclusions de cette enquête afin qu’elle sensibilise ses membres à l’égard des dangers reliés aux opérations d’abattage d’arbres.
La CSST présentera également le rapport au Comité paritaire de prévention du secteur forêt, afin que ses membres patronaux et syndicaux puissent transmettre l’information aux associations qu’ils représentent.
Afin d’éviter qu’un tel accident se reproduise, la CSST diffusera à titre informatif et à des fins pédagogiques le rapport d’enquête dans les établissements de formation qui offrent les programmes d’études Abattage manuel et débardage forestier (5290), Aménagement de la forêt (5306) et Travail sylvicole (5289), dans le cadre de son partenariat visant l’intégration de la santé et de la sécurité au travail dans la formation professionnelle et technique avec le ministère de l’Éducation, du Loisir et du Sport.