Un travailleur de l’entreprise Loblaws inc. est coincé mortellement entre un quai de chargement et une remorque : la CNESST dévoile les conclusions de son enquête
Longueuil, le 16 octobre 2018
La CNESST rend aujourd’hui publiques les conclusions de son enquête sur l’accident du travail ayant coûté la vie à M. Yves Blanchard, chauffeur de camion semi-remorque pour l’entreprise Loblaws inc. le 18 mai 2018, à Boucherville.
Chronologie de l’accident
Le matin de l’accident, M. Blanchard préparait son départ pour effectuer des livraisons. Au même moment, un chauffeur de camion gareur déplaçait une remorque, afin de l’arrimer au quai de transbordement voisin. Ayant des difficultés avec le dispositif de retenue du quai, le chauffeur de camion gareur est sorti de son camion pour aller constater le problème à l’arrière de la remorque. M. Blanchard l’a rejoint. La remorque était alors appuyée contre le dispositif de retenue, et le moteur du camion était toujours en fonction. Quelques minutes plus tard, M. Blanchard a accédé à l’espace restreint entre la remorque et le quai. C’est à cet instant que le dispositif de retenue du quai s’est déclenché, entraînant un recul soudain de la remorque et coinçant mortellement M. Blanchard entre la remorque et le quai de transbordement. Les services d’urgence ont été appelés sur place.
Causes de l’accident
L’enquête a permis à la CNESST de retenir deux causes pour expliquer l’accident :
- Le camion gareur, laissé en marche arrière sans les freins de stationnement appliqués, a provoqué un mouvement de recul imprévu de la remorque, coinçant le travailleur qui se trouvait entre la remorque et le quai de transbordement;
- Le travailleur a accédé à la zone de coincement, située entre la remorque et le quai de transbordement, considérant l’absence d’alarme de recul et la présence du chauffeur du camion gareur à ses côtés.
Selon les informations recueillies, il est raisonnable de croire que le travailleur s’est senti en sécurité considérant notamment la présence du chauffeur du camion gareur à ses côtés et l’absence d’alarme sonore de recul.
À la suite de l’accident, la CNESST a interdit toutes les activités au quai où s’est produit l’accident. L’employeur s’est conformé à cette exigence.
Comment éviter un tel accident
Pour éviter les accidents, la CNESST rappelle que l’employeur doit s’assurer que l’utilisation et l’entretien des équipements, quels qu’ils soient, doivent être faits selon les règles de l’art et en concordance avec les directives des fabricants.
Par la loi, l’employeur a l’obligation de prendre les mesures nécessaires pour protéger la santé et assurer la sécurité et l’intégrité de ses travailleurs. Il a également l’obligation de s’assurer que l’organisation du travail ainsi que les équipements, les méthodes et les techniques pour l’accomplir sont sécuritaires.
Les travailleurs doivent faire équipe avec l’employeur pour repérer les dangers et mettre en place les moyens nécessaires pour les éliminer ou les contrôler.
Suivis de l’enquête
- La CNESST transmettra les conclusions de son enquête à l’Association du camionnage du Québec, l’Association des camionneurs artisans inc., l’Association des routiers professionnels du Québec et le Regroupement des entrepreneurs et des camionneurs indépendants du Québec afin que leurs membres soient informés;
- Le rapport d’enquête sera diffusé dans les établissements de formation offrant le programme d’études Transport par camionpour sensibiliser les futurs travailleurs;
- La CNESST a délivré à l’employeur, Loblaws inc., un constat d’infraction. Pour ce type d’infractions, le montant de l’amende varie de 16 545 $ à 66 183 $ pour une première offense, et pourrait atteindre 330 918 $ en cas de récidive.