Un travailleur de Métallurgie Castech inc. coincé mortellement : la gestion de la sécurité lors des activités d’entretien des ponts roulants est en cause
Lévis, le 13 avril 2016
Le 19 mai 2015, un électricien de maintenance, au service de l’entreprise Métallurgie Castech inc., perdait la vie au travail des suites d’un accident du travail à Thetford Mines. Il s’est retrouvé la tête écrasée entre une poutrelle de toit et un pont roulant alors qu’il réparait un câble défectueux. À la suite de son enquête, la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST) retient comme principale cause l’absence de moyen ou de mesure de prévention pour empêcher une collision entre un pont en entretien et un autre pont actif.
La collision d’un pont roulant en mouvement avec un autre à l’arrêt entraîne le décès de l’électricien de maintenance
Le jour de l’accident, l’électricien de maintenance et un autre travailleur s’affairent à remplacer un câble conducteur défectueux du chariot sur le pont roulant Morris II, qui est immobilisé pour l’opération. Ailleurs dans l’usine, un travailleur actionne un second pont roulant, le Provincial, pour aller transvider des résidus et du sable contenu dans un bac à un autre poste de travail. Lors de cette opération de transvidage, le Provincial en mouvement frappe le Morris II sur lequel les travaux de maintenance sont effectués. Sous la force de l’impact, le Morris II est poussé sur une distance de 4,6 mètres, ce qui a comme conséquence d’écraser la tête du travailleur entre le dessus du chariot sur lequel il se tenait et une poutrelle de toit. L’électricien de maintenance est décédé des suites de ses blessures.
Deux causes expliquent l’accident
L’enquête a permis à la CNESST de retenir deux causes pour expliquer l’accident. D’abord, des travaux de maintenance s’effectuaient sur le pont roulant Morris II alors qu’un autre pont roulant est entré en collision avec ce dernier. Ensuite, la gestion de la sécurité était déficiente lors des activités d’entretien des ponts roulants. Mentionnons notamment qu’aucun moyen ou mesure de prévention n’était prévu pour empêcher une collision avec un autre pont roulant actif.
La CNESST exige une procédure de travail sécuritaire
À la suite de l’accident, la CNESST a suspendu les travaux sur le pont roulant Morris II. Les conditions de reprise du travail prévoyaient que les travaux de maintenance de ce pont roulant soient effectués en neutralisant l’énergie électrique sur la totalité du chemin de roulement. Elle a exigé, entre autres, à l’employeur une procédure de cadenassage lors des travaux d’entretien, des mesures pour éviter une collision entre deux ponts roulants et d’autres mesures de vérification pour assurer la permanence des correctifs. L’employeur s’est conformé aux exigences de la CNESST.
En lien avec cet accident, la CNESST a délivré à l’employeur, Métallurgie Castech inc., un constat d’infraction. Pour ce type d’infraction, le montant de l’amende varie de 16 124 $ à 64 495 $ pour une première offense et pourrait atteindre 322 479 $ en cas de récidive.
Comment éviter un tel accident
La CNESST rappelle que l’employeur doit notamment former et informer ses travailleurs sur la procédure d’entretien et de cadenassage en plus d’appliquer des mesures de prévention de collision entre chacun des ponts roulants sur le même chemin de roulement lors d’activités d’entretien.
Rappelons que, de par la loi, tout employeur a l’obligation de s’assurer que l’organisation du travail ainsi que les équipements, les méthodes et les techniques pour l’accomplir sont sécuritaires. L’employeur et les travailleurs doivent faire équipe pour repérer les dangers et mettre en place les moyens pour les éliminer et les contrôler.
Au Québec, depuis 5 ans, 32 travailleurs ont été coincés mortellement par de l’équipement ou par un objet.